Le Maroc attire chaque année des millions de touristes du monde entier. Sur les quatre premiers mois de l'année 2024, le Royaume a enregistré 4,6 millions d'arrivées aux postes frontières, soit une croissance de 14% par rapport à fin avril 2023.
Par M.Boukhari
Cependant et malgré ses attraits touristiques indéniables, le secteur de l'hébergement au Maroc fait face à plusieurs défis majeurs qui nécessitent des solutions immédiates.
L’exécutif marocain a certes encouragé les investissements dans le secteur du tourisme, facilitant ainsi l'expansion et la modernisation des infrastructures d'accueil, mais des disparités persistent entre les régions, avec des zones moins attractives ayant besoin d'appuis supplémentaires pour développer leur potentiel.
Les grandes villes comme Marrakech, Casablanca et Fès sont bien pourvues en infrastructures hôtelières, tandis que les zones rurales et périphériques restent souvent sous-équipées.
Parmi celles-ci, la région de Drâa-Tafilalet fait partie de ces régions sous-côtées en termes de tourisme en raison de potentialités inexploitées mais pas que. Selon Samir Sahraoui, ancien directeur de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et consultant en investissement touristique, plusieurs mesures peuvent être mises en œuvre afin de redonner à cette région la place qu’elle mérite sur le plan touristique. En l'occurrence, «désenclaver et sécuriser l'accès à la région par voie aérienne et ferroviaire; doter la jeunesse locale d'une solide formation en tourisme et en hôtellerie haut de gamme; quadrupler la capacité aérienne sur la région depuis Marrakech, le hub de Casablanca et l'Europe et, enfin, orienter les investisseurs vers des concepts hôteliers haut de gamme, terroir, et éco conscients».
Pour sa part, Imad Barrakad, Directeur général de la SMIT, considère que moult défis significatifs persistent dans le secteur de l'hébergement, notamment celui de la compétitivité et de la croissance. «Pour faire face à la concurrence du marché touristique, le secteur d’hébergement devrait être plus compétitif avec une qualité au niveau de l’offre et de service. Les hôtels devraient planifier des rénovations pour être au niveau des standards nationaux et internationaux et se faire une place sur la carte touristique», explique-t-il.
En outre, comme dans de nombreux pays, la durabilité environnementale est devenue une préoccupation croissante au Maroc. «En utilisant des techniques visant à améliorer l'efficience et la durabilité de leur consommation, notamment à travers des initiatives d'efficacité énergétique, les entreprises peuvent non seulement réduire leurs coûts opérationnels, mais aussi répondre à un critère de choix de plus en plus apprécié par les clients», insiste Barrakad.
Ce dernier évoque en dernier lieu, un défi de modernité. Selon lui, «l'utilisation des nouvelles technologies numériques et la modernisation des hôtels peuvent non seulement améliorer les services, mais aussi renforcer les performances en termes de commercialisation de leurs produits».
Rappelons que le 26 juin 2024, la tutelle, en partenariat avec le ministère délégué chargé du Budget, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I) et la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT), a lancé un nouveau mécanisme baptisé “Cap Hospitality”. Objectif : Soutenir et financer l'accélération de la mise à niveau des établissements d’hébergement touristique classés.
