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Infrastructures portuaires : Plus de fluidité logistique et économique

Infrastructures portuaires : Plus de fluidité logistique et économique

De Tanger à Dakhla en passant par Casablanca, le Royaume érige un réseau portuaire intégré qui redéfinit son économie et son rôle stratégique entre l’Europe, l’Afrique et l’Atlantique. Détails

 

Par Désy M.

A la faveur des grands projets de développement des infrastructures portuaires, le Maroc progresse rapidement en tant que puissance atlantique, sous l'impulsion du Roi Mohammed VI. En modernisant et en étendant ses infrastructures maritimes, le Royaume renforce à la fois sa compétitivité, sa souveraineté logistique et sa résilience face aux crises mondiales.

«Cette politique portuaire intégrée constitue un socle d’une nouvelle géographie économique marocaine, orientée vers la durabilité, la connectivité et l’innovation», affirme Elhoussaine Chellaoui, expert en logistique et conseiller international. Les projecteurs sont notamment braqués sur les projets inaugurés, le mois dernier par le Roi, dans le cadre du programme de restructuration et de développement du complexe portuaire de Casablanca.

En effet, ce complexe marque un pas important dans la vision royale pour l’Atlantique, qui positionne le Royaume comme un hub crucial pour le commerce, la sécurité et l’investissement entre l’Afrique et l’Europe.

Doté d’un budget dépassant 1,5 milliard de dirhams à l’horizon 2025, il modernise ses terminaux de pêche, de croisière et de réparation navale. Les nouvelles installations halieutiques, capables d’accueillir plus de 260 barques artisanales et une centaine de bateaux côtiers, soutiennent la professionnalisation de la filière et la valorisation des produits de la mer. Un chantier naval doté d’une cale sèche de 240 mètres renforce la filière industrielle, tandis qu’un terminal de croisière prévu pour 450.000 passagers par an repositionne Casablanca sur la carte mondiale du tourisme maritime.

«L’objectif est de s’aligner avec les préparatifs de l’accueil des touristes, suite aux différents événements internationaux qu’organisera le Maroc, notamment la Coupe du monde de 2030», fait savoir Chellaoui.

Ce développement vient témoigner du rôle maritime croissant du Maroc dans le commerce mondial et la sécurité régionale. Cette vision pour l’Atlantique tend notamment à faire du Maroc une plaque tournante attractive pour les investissements, le tourisme et les échanges commerciaux avec le continent africain dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

D’autres projets similaires sont réalisés dans le Royaume, notamment le grand port à conteneurs de Tanger-Med, devenu en moins de deux décennies l’un des premiers hubs portuaires méditerranéens et atlantiques. Nador West Med, sur la façade orientale, complète cette architecture portuaire en positionnant la région de l’Oriental comme nouveau pôle industriel.

Avec ses terminaux pour hydrocarbures, vracs et conteneurs, reliés à un réseau ferroviaire performant, Nador sert de point d’ancrage aux échanges euro-africains et aux flux énergétiques. Plus au sud, Dakhla Atlantique illustre la nouvelle frontière maritime du Royaume. Avec un investissement colossal de 12,6 milliards de dirhams, ce port de 35 millions de tonnes de capacité annuelle est pensé pour devenir la tête de pont du futur corridor de l’hydrogène vert vers l’Europe.

Ces grands projets portuaires répondent à une logique de résilience et de diversification. Ils positionnent le Maroc au cœur des futures chaînes d'approvisionnement EuropeAfrique-Atlantique, attirant touristes et investissements, tout en favorisant une stabilité durable.

Selon Chellaoui, en multipliant les points d’entrée et de spécialisation portuaires, le Royaume réduit sa vulnérabilité aux ruptures des chaînes d’approvisionnement mondiales et amortit les effets des crises économiques, sanitaires ou géopolitiques. La connectivité entre Tanger, Casablanca, Nador et Dakhla consolide un maillage capable d’absorber les chocs et d’assurer la continuité des flux commerciaux.

Au-delà de la dimension économique, cette politique portuaire traduit une vision durable et intégrée du développement. Les ports marocains adoptent des équipements à faible émission, optimisent la gestion énergétique et favorisent les filières locales. L’État, via l’Agence nationale des ports et Tanger Med Port Authority, mise sur la formation, la digitalisation et la gouvernance verte.

In fine, en développant ses infrastructures portuaires, le Maroc a compris que la compétitivité ne se joue plus seulement sur la production, mais sur la fluidité logistique. Les investissements soutenus, chiffrés en milliards de dirhams, avec un appui de partenaires internationaux, traduisent la volonté forte d’instaurer une économie durable et intégrée. u

 

Une situation géographique optimale
L’expert en logistique, Elhoussaine Chellaoui, affirme que le Maroc a su tirer profit de sa situation géographique le positionnant en corridor de choix, au vu des mutations qui s’opèrent dans le commerce mondial. «Sous l’effet de la mondialisation de l’économie, le transport maritime international traverse une profonde mutation. L’essor de la taille des navires, la concentration des acteurs avec la fusion des géants du secteur, ainsi que l’émergence de puissants opérateurs de terminaux portuaires redéfinissent le paysage maritime mondial. Ces évolutions, alliées aux exigences croissantes de rapidité, d’efficacité et de durabilité, placent les infrastructures portuaires au centre des chaînes logistiques mondiales, qui doivent sans cesse s’adapter aux technologies et aux défis environnementaux. C’est dans cette dynamique que le Maroc a su tirer profit de sa situation géographique pour devenir un acteur majeur de cette transformation maritime. Grâce à ses infrastructures performantes et cet élan d’investissements constants, le Maroc se distingue et consolide son rôle pivot dans ces chaînes d’approvisionnement, en cohérence avec ses ambitions en matière de connectivité, de développement durable et de

 

 

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