L’existence d’une loi au Maroc qui encadre les délais de paiement n’y fait rien. Cette problématique est actuellement trainée comme un boulet par les opérateurs et constitue par ailleurs une sérieuse menace pour l’économie nationale.
Ce qui légitime que les débats autour de ce sujet se multiplient. Ce mardi à Casablanca, Attijariwafa bank a initié la réflexion dans le cadre d’une rencontre sous le thème «Écosystèmes donneurs d'ordres-fournisseurs: des modèles pragmatiques face aux délais de paiement».
Comme l’a fait remarquer le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, les délais de paiement impactent négativement le développement économique du Royaume et sont considérés comme étant l’une des principales raisons à l’origine de la mortalité des entreprises.
Même son de cloche du côté de Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank, qui estime que ce problème pèse lourdement sur la trésorerie des entreprises. Non sans relever que celles qui présentent des délais de paiement courts sont plus enclines à investir, que ce soit pour des investissements de remplacement ou de productivité.
Du côté de la CGEM qui avait applaudi l’entrée en vigueur de la loi sur les délais de paiement, la réalité du terrain, qui empêche l’application des textes, a vite fait de refroidir certaines ardeurs.
«Le niveau d’endettement des entreprises est très important et les fragilise énormément. Pour résoudre le problème, il suffit de mettre en application ces textes de loi et que les entreprises et les donneurs d’ordre, qui représentent 70% des établissements publics, ainsi que l’État, respectent leurs délais de paiement», plaide la présidente du patronat, Miriem Bensalah Chaqroun.
Pas sûr que son plaidoyer sera entendu. Car il semble évident que les relations clients-fournisseurs obéissent à des règles qui vont bien au-delà de celles régissant les délais de paiement.■
D. W.