Les progrès importants réalisés par le Maroc dans le classement Doing Business constituent un motif de satisfaction non seulement pour le Royaume, mais également pour l'ensemble de la région MENA, a indiqué, jeudi soir à Rabat, le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Ferid Belhaj.
Le cas du Maroc est intéressant et interpelle d'une certaine manière, car c'est un pays qui, à la faveur de sa stabilité, de ses choix politiques et de ses réformes, a pu faire des progrès importants dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, a affirmé Belhaj lors d'une rencontre avec la presse.
Les résultats atteints par le Maroc prouvent que lorsque l'effort de réforme est fait, l'impact se fait systématiquement sentir, a-t-il souligné, notant que cette année, sur les 20 premiers pays ayant engagé le plus de réformes innovantes, six appartiennent à la région MENA.
Le vice-président de la Banque Mondiale pour la région MENA a noté, à cet égard, que le classement Doing Business donne un sens à ce qui se passe dans un pays par rapport aux investisseurs et constitue, de ce fait, un signal à l'endroit des investisseurs.
Toutefois, Belhaj a fait observer qu'au Maroc, la croissance n'est pas à la hauteur des ambitions et plafonne cette année à 2,7%, alors que le pays a besoin d'atteindre 6 à 7% pour pouvoir absorber les milliers de jeunes diplômés qui arrivent chaque année sur le marché du travail.
Pour accéder à de nouveaux paliers de croissance, il "faut absolument engager une réforme de toutes les politiques de compensation", a-t-il préconisé, estimant qu'aujourd'hui, les caisses de compensation à travers l'ensemble de la région MENA "n'ont plus aucune utilité".
Il est fondamental de mettre en place de nouveaux mécanismes d'assistance aux populations vulnérables à travers des moyens de ciblage performants, a-t-il soutenu.
Le registre social unifié est un dispositif qui permet à l’État, d'une part, d'identifier d'une manière scientifique les gens ayant besoin des subsides et, d'autre part, de réorienter les fonds de la Caisse de compensation vers d'autres secteurs vitaux comme la santé et l'éducation, ajoute-t-il.
Belhaj a également souligné le rôle essentiel du secteur privé dans la dynamisation de la croissance.
Selon lui, celui-ci a été et restera toujours "le véritable moteur des économies", d'où l'importance de mettre en place des partenariats public-privé (PPP), une formule "extrêmement intelligente", dans la mesure où elle permet à la fois de donner son plein essor à l'entreprise privée et, dans le même temps, de préserver pour le public les segments qui doivent relever, par nature, de sa compétence.
La loi sur les PPP permet non seulement au pays de capter les gros investissements, mais lui donne également la possibilité d'élargir le spectre d'intervention pour le secteur privé, a-t-il insisté.
Pour sa part, le directeur des opérations pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, Jesko Hentschel, a souligné l'importance pour le Maroc de renforcer la lutte contre les disparités sociales et spatiales, relevant, à ce propos, que le système fiscal est l'un des plus importants instruments pour réduire les inégalités.
Le PLF 2020 prévoit une série de mesures fiscales qui visent à réduire les inégalités et à instaurer l'équité face à l'impôt, s'est-il félicité.
Hentschel a, en outre, fait savoir que la Banque mondiale soutient le Maroc à mettre en œuvre un important projet qui vise à améliorer la qualité de l'enseignement et la formation des formateurs ainsi qu'à généraliser l'enseignement préscolaire à travers un financement de 500 millions de dollars.
La Banque Mondiale est très impliquée aussi dans l'INDH et soutient la mise en œuvre de sa phase III, surtout les programmes visant la promotion de la petite enfance, a-t-il ajouté.■