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La Banque mondiale soutient une agriculture résiliente et durable au Maroc

La Banque mondiale soutient une agriculture résiliente et durable au Maroc

Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé  un financement de projet d’investissement d’un montant de 180 millions de dollars afin d’appuyer une agriculture résiliente et durable au Maroc.
 

 
 Face à la pression accrue des changements climatiques et de la croissance démographique sur les ressources hydriques et foncières du pays, le prêt alloué au projet pour une gestion de l’eau résiliente et durable dans l’agriculture (RESWAG) (a) entend renforcer la gouvernance des ressources hydriques dans le secteur agricole, améliorer la qualité des services d’irrigation et élargir l’accès des agriculteurs à des conseils techniques dans ce domaine.
 
Victime cette année d’une sécheresse historique, le Maroc vit sous la menace d’une pénurie d’eau. Les précipitations en baisse et la multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes comme les sécheresses et les canicules provoquent une réduction du débit des cours d’eau et une augmentation de l’évaporation. L’essor démographique, le plus grand recours à l’irrigation pour les cultures et le développement pèsent également sur les ressources en eau renouvelables. Le manque d’eau crée un cercle vicieux de surexploitation des aquifères. Un temps plus chaud et plus sec ne fera qu’accroître les besoins en irrigation pour les plantations, ce qui accentuera la pression sur des ressources en eau déjà limitées.
 
«L’agroalimentaire est un moteur crucial pour le développement économique et social de la population marocaine. Le secteur représente 21% du PIB et près de 39% de l’emploi, et ces taux sont encore plus élevés en milieu rural. L’agriculture figure au cœur des ambitions économiques et sociales du Maroc, et ce financement de projet vient soutenir ce secteur vital, en s’inscrivant dans le droit fil de la stratégie «Generation Green», du Plan national de l’eau et du nouveau modèle de développement poursuivis par le pays», souligne Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte.
 
Le projet constitue un programme innovant et inédit, en ce qu’il allie investissements structurels, avec la modernisation des services d’irrigation et de drainage, et investissements immatériels destinés à renforcer la gouvernance des ressources hydriques et à apporter des services de conseil agricole aux cultivateurs.
 
Il s'articule autour de trois volets. Le premier entend améliorer le cadre de gouvernance de l’eau et garantir des prélèvements durables dans le secteur agricole. «La première composante du projet RESWAG vise à compléter les investissements de longue date du Maroc dans la gouvernance de l’eau. Elle revêt trois axes stratégiques prioritaires en matière de conservation de l’eau : l’assouplissement du processus d’allocation des ressources hydriques, l’optimisation de la gestion des aquifères et une meilleure connaissance des effets des programmes d'amélioration de la productivité de l’eau, afin d’affiner et réajuster les politiques dans un souci de prise en compte des enjeux climatiques», explique Rémi Trier, spécialiste senior de la gestion des ressources en eau et coresponsable du projet.
 
Le deuxième volet vise à fournir des services d’irrigation et de drainage climato-intelligents à travers le déploiement de techniques de conservation de l’eau sur de nouvelles surfaces. Cette approche favorisera la résilience aux sécheresses, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le stockage de carbone dans les sols. Elle implique de moderniser les équipements hydrauliques (réseaux d’irrigation, canaux…) et de donner aux gestionnaires publics chargés de l’irrigation les moyens d’optimiser les services d’irrigation et de drainage. Les bénéficiaires seront les petits exploitants agricoles des grands systèmes d’irrigation à gestion collective, l’objectif étant de toucher quelque 
16.000 agriculteurs répartis sur plus de 50.000 hectares, à Souss-Massa et Tadla, deux des bassins versants les plus importants du pays pour l’agroéconomie.
 
Le troisième volet prévoit d'apporter à 23.500 agriculteurs des services de conseil visant à optimiser les investissements, à renforcer la résilience climatique et à intensifier la productivité de l’eau. «Le projet prévoit d’appuyer l’agence nationale chargée des services de conseil agricole afin d’élargir l’accès des agriculteurs à des services de conseil adaptés aux enjeux climatiques. Il s'agit d’accroître la portée et la qualité de ces services dans les zones irriguées, notamment grâce à la formation de conseillers publics et l’embauche de consultants, qui faciliteront la transition des agriculteurs vers les techniques d’irrigation modernes, précise Safaa Bahije, spécialiste des ressources en eau et coresponsable du projet. Le projet accordera également une attention particulière aux femmes et aux jeunes agriculteurs, afin de soutenir pleinement la stratégie Generation Green portée par les autorités.»
 
Une composante d’intervention d'urgence conditionnelle (CERC) donne en outre au gouvernement la possibilité de demander une réaffectation rapide des fonds du projet afin de répondre efficacement et dans les meilleurs délais à toute urgence ou crise éligibles.

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