La directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce a prédit mardi une "récession mondiale" alors que le monde est en proie à des "crises multiples".
S'exprimant à l'ouverture du forum public annuel de l'OMC à Genève, Ngozi Okonjo-Iweala, a souligné que l'organisation s'attendait auparavant à une "reprise post-pandémie".
"Mais maintenant, nous devons faire face à ce qui ressemble à une récession qui approche", a-t-elle dit, avant de préciser qu'il s'agissait d'"une récession mondiale".
"Je pense que c'est vers cela que nous nous dirigeons. Mais en même temps, nous devons commencer à penser à la reprise. Nous devons rétablir la croissance", a-t-elle assuré.
Elle a néanmoins souligné que la situation était "très difficile", le monde faisant face à "des crises multiples". Insécurité, chocs climatiques, hausse des prix des denrées, autant de "chocs exogènes simultanés" qui fragilisent le monde, selon la patronne de l'OMC.
Mais "nous devons réfléchir à ce que nous devons faire, aux politiques que nous devons mener pour restaurer la croissance", a-t-elle indiqué.
A court terme, sa première inquiétude était de savoir "comment assurer la sécurité alimentaire" dans le monde, a-t-elle également expliqué, se disant aussi préoccupée face aux questions d'accès à l'énergie.
L'OCDE (organisation de coopération et de développement économiques) a nettement dégradé lundi sa prévision de croissance mondiale pour l'an prochain devant les effets plus durables qu'anticipé du conflit en Ukraine et la hausse des taux d'intérêt des banques centrales pour contenir l'inflation.
Commentant la hausse des taux directeurs, Okonjo-Iweala a affirmé que "les banques centrales n'ont pas vraiment d'autre choix" que de les augmenter en raison de l'inflation.
Mais elle a souligné que ces hausses ont des effets "assez graves" sur les pays en développement qui vont voir le service de la dette s'alourdir.
Elle a également insisté sur l'importance pour les banques centrales de bien déterminer si l'inflation est provoquée par la forte demande ou si la hausse des prix est liée à des raisons structurelles du côté de l'offre.
"S'il s'agit de facteurs liés à l'offre sur lesquels vous n'avez pas de contrôle, continuer à augmenter les taux d'intérêt est contre-productif", a-t-elle averti.