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La chèvre et le chou

La chèvre et le chou

 

Par D. William

 

Il y a comme un soupçon d’agacement dans l’air. Depuis quelques jours, les autorités marocaines multiplient les appels au respect des mesures barrières. Dernière initiative en date, celle du ministère de la Santé qui, lundi dernier, a encore pointé du doigt le «relâchement constaté récemment dans l’observation des mesures barrières et préventives».

Avec les vacances d’été, la reprise des vols internationaux, le retour de Marocains résidant à l’étranger et l’allègement des restrictions, c’est en effet comme si le coronavirus avait subitement disparu du Royaume.

Les cafés et pubs sont bondés, le masque, si les citoyens en portent, pend au mieux à l’oreille ou au menton, on se serre la main, on se fait des accolades. Bref, la vie sociale a repris son cours… normalement.

Pourtant, la covid-19 est toujours là, avec son lot de victimes et de morts quotidiens. Actuellement, le gouvernement est bien embêté, pour ne pas dire passablement irrité, craignant, à travers ce relâchement coupable, une dégradation des indicateurs sanitaires, surtout avec l’approche de l’Aid Al-Adha.

Mais il est contraint de ménager la chèvre et le chou. D’un côté, les citoyens ont besoin de vivre, respirer et jouir de leurs libertés et, de l’autre, il lui est difficile de faire machine arrière en restaurant les restrictions pour ne pas asphyxier davantage l’économie nationale.

La vie économique reprend en effet tranquillement son cours. Restreindre davantage les libertés individuelles, c’est non seulement casser cette petite dynamique, mais également fragiliser encore plus certains secteurs, à l’instar de celui du tourisme. Rappelons qu’à fin avril, selon les données officielles, l'évolution baissière des recettes touristiques s'est poursuivie pour reculer de 65,7% ou 12,3 milliards de dirhams, après un retrait de 18,2% un an auparavant.

Les arrivées touristiques, elles, se sont repliées au terme des deux premiers mois de 2021 de 81,5% (-91,9% pour les touristes étrangers et -65,4% pour les Marocains résidant à l'étranger). Pas étonnant, dans ce contexte, que ce soient les opérateurs touristiques qui se sont le plus réjouis de la reprise des vols et de la décision prise par le Souverain de faciliter au mieux le retour des MRE.

Malgré les intérêts économiques en jeu, cela n’exonère pas le gouvernement de faire preuve de vigilance. Et peut-être même, après la carotte, de manier le bâton. 

 

 

 

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