L'accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), entré en vigueur le 30 mai 2019, constitue une opportunité pour faire avancer l'intégration économique de l'Afrique à l'échelle continental, souligne le rapport annuel 2019 sur "L'économie de l'Afrique" publié par le Policy Center for the New South (PCNS).
Inscrite sur l'Agenda 2063 de l'Union Africaine (UA), la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine traduit une vision ambitieuse et un méga projet d'intégration, dont le Maroc a adhéré depuis mars 2018 et a ratifié cet Accord en février 2019.
Les efforts de convergence et d'intégration entrepris par les différentes communautés économiques régionales et les objectifs de la Zlecaf visent à créer un seul marché continental des biens et services, d'établir la libre circulation des opérateurs économiques et, par conséquent, ouvrir la voie à l'accélération de la mise place d'une union douanière en 2022 et une communauté économique africaine d'ici 2028, indique le rapport.
Cet accord ouvre la voie à une intégration régionale approfondie et une croissance plus rapide et plus durable, tout comme il promet des avantages douaniers et tarifaires concernant le commerce, les services, les produits qui vont accélérer l'intégration économique dans le continent, selon la même source.
Désireuse d’être complétive à l'échelle mondial, l’Afrique regorge de potentialités qu'offre la Zlecaf en termes d’investissements transfrontaliers, ainsi que de mouvements des capitaux qui vont stimuler la croissance, note le rapport. Les exportations intra-africaines vont par ailleurs améliorer la concurrence et une diversification de produits à travers la croissance des échanges et l'accès aux marchés régionaux.
Ces avantages, poursuit le rapport, vont modifier le paysage commercial intra-africain et ce, avec l'expansion des réseaux de chaines d'approvisionnement associées au exportations et aux importations sur tout le continent.
A cet égard, le document plaide pour des politiques économiques et commerciales plus souples et flexibles afin de faciliter cette intégration tant espérée, pour plus de 1,2 milliard d'individus avec un PIB qui frôle les 2.500 milliards de dollars.
Publié sous la direction du Senior Fellow au PCNS, Larbi Jaidi, qui a signé son introduction, ce rapport de 284 pages s’inscrit dans une série de documents annuels publiés par le Centre et s’ajoute ainsi au Rapport annuel sur la géopolitique de l’Afrique et l'Annual Report on Commodity Analytics and Dynamics in Africa (Arcadia), écrits par des chercheurs issus du Nord comme du Sud.
Cet ouvrage collectif, préfacé par le président du PCNS, Karim El Aynaoui et Larbi Jaidi, est signé par une vingtaine de contributions provenant d'experts reconnus de diverses institutions et pays, du Maroc au Zimbabwe en passant par le Sénégal et l'Afrique centrale.
Comme l'évoquent Karim El Aynaoui et Larbi Jaidi dans leur préface, "l'Afrique est une région économique à grand potentiel, malgré les risques qui jalonnent son processus de développement" et "de nombreux experts s'accordent à dire que l'Afrique est en train de devenir la nouvelle frontière de la croissance mondiale".