La croissance économique mondiale devrait reculer à 3,3% en 2019 contre 3,6% en 2018, a annoncé mardi le Fonds monétaire international (FMI).
"La croissance mondiale, qui a culminé à près de 4% en 2017, a fléchi à 3,6% en 2018, et devrait encore ralentir en 2019, à 3,3%", a expliqué lors d’une conférence de presse, la conseillère économique du FMI, Gita Gopinath.
“Bien qu’une croissance mondiale de 3,3% demeure raisonnable, les perspectives de nombreux pays sont très moroses, avec des incertitudes considérables à court terme, d’autant que les taux de croissance des pays avancés convergent vers leur potentiel modeste à long terme”, indique-t-elle.
“L’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les tensions macroéconomiques en Argentine et en Turquie, les perturbations du secteur automobile en Allemagne, le durcissement de la politique du crédit en Chine et le resserrement des conditions financières, conjugués à la normalisation de la politique monétaire dans les plus grands pays avancés, ont contribué à un fléchissement marqué de l’expansion mondiale, surtout au deuxième semestre de 2018”, a fait observer Gopinath à l’occasion de la présentation par le FMI des Perspectives de l’économie mondiale (PEM).
“Si l’année 2019 a mal commencé, un rebond est attendu au deuxième semestre”, a-t-elle noté, précisant que cette accélération s’explique par “une politique économique fort accommodante dans les grands pays, grâce à l’absence de tensions inflationnistes en dépit de la réduction des écarts de production”.
Evoquant les pays émergents, Gopinath a fait état d'“une reprise des flux d’investissements de portefeuille, une baisse des coûts de l’emprunt souverain et une appréciation de leur monnaie par rapport au Dollar”.
“Si l’amélioration sur les marchés financiers a été rapide, celle de l’économie réelle doit encore se matérialiser”, a-t-elle fait remarquer.
“Les indices de la production industrielle et de l’investissement demeurent faibles pour la plupart des pays avancés et des pays émergents, et le commerce mondial ne s’est pas encore redressé”, ajoute-t-elle.
Toutefois, le FMI s’attend à une amélioration au deuxième semestre de 2019, avec une remontée de la croissance mondiale à 3,6% en 2020.
“Cette accélération repose sur un rebond en Argentine et en Turquie, ainsi que de meilleurs résultats dans une série d’autres pays émergents et pays en développement en difficulté, et est donc exposée à une grande incertitude”, a-t-elle tempéré.
“Comme une expansion faible est prévue pour des parties importantes du monde, les perspectives pourraient s’assombrir considérablement si ces risques se concrétisaient.
Cela se produirait à un moment où la marge de réaction monétaire et budgétaire conventionnelle est faible”, a prévenu la conseillère économique, soulignant qu’il est “impératif d’éviter de faux pas coûteux”.
Les dirigeants, a-t-elle martelé, doivent coopérer pour veiller à ce que l’incertitude entourant les politiques économiques ne pèse pas sur l’investissement.
Selon elle, la politique budgétaire doit chercher à soutenir la demande tout en veillant à ce que la dette publique reste sur une trajectoire viable.■