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Livre scolaire : Un marché verrouillé

Livre scolaire : Un marché verrouillé

Bien que le marché du livre scolaire semble être ouvert à la concurrence en raison de l’absence de conditions d’accès légales ou réglementaires pour se constituer en tant qu’éditeur, il n'en est rien. Selon l'institution dirigée par Ahmed Rahhou, ledit marché demeure viscéralement verrouillé. 

 

L’offre actuelle des livres scolaires destinés aux établissements publics d’enseignement scolaire, constituée de 381 titres (tous niveaux et matières confondus) est le résultat des appels à candidatures lancés entre 2002 et 2008, attribués à 36 éditeurs. Depuis, le MEN n’a plus lancé d’appel à la concurrence pour les niveaux et matières concernés par ces manuels. Conséquence : Les éditeurs, dont les projets de livres scolaires ont été retenus, sont les seuls acteurs opérant dans ce marché, et ce, depuis plus de vingt ans pour certains, indique l’avis du Conseil de la concurrence. 

Et de préciser : À défaut de lancer de nouvelles consultations, le MEN procède de manière ponctuelle à des rectifications au niveau des livres scolaires homologués, et ce par le biais d’avenants adressés aux seuls éditeurs de ces manuels. Ces avenants prolongent la durée des livres, à chaque fois, pour des périodes d’une année. 

Cette situation constitue selon le Conseil une forme de rente déguisée, faisant perdurer le monopole des mêmes éditeurs sur le marché du livre scolaire au Maroc.

En 2009, le Conseil de la concurrence a déjà relevé cette anomalie et a émis un avis sur l’état de la concurrence dans le marché du livre scolaire. Cet avis a relevé un certain nombre de dysfonctionnements quant au processus de sélection. 

A cet égard, il y a lieu de rappeler qu’en application de la décision du Premier ministre du 07 janvier 2010, il a été décidé la révision des cahiers des charges relatifs aux livres scolaires. La mise en œuvre de cette décision a donné lieu au lancement, en 2011, de nouveaux appels d’offres encadrés par une nouvelle version des cahiers des charges.

Toutefois, cette opération, tant attendue non seulement par les différents acteurs du marché de l’édition mais également par le corps enseignant et par les parents d’élèves, a été stoppée par décision du ministre en charge de l’éducation nationale de l’époque en 2011, sans jamais avoir été remise en cause par ceux qui lui ont succédé, précise l’avis. 

Selon les déclarations recueillies de certains éditeurs, l’annulation de cette opération a engendré des pertes financières conséquentes du fait des investissements engagés, indique-t-on.

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