Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a donné, jeudi 18 avril à Rabat, le coup d’envoi des travaux de la 33ème session de la Conférence régionale de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour l'Afrique (ARC33).
L’organisation de cet événement de grande envergure a été confiée cette année au Maroc. Ainsi, pendant trois jours, les participants venus des quatre coins de l’Afrique, auront l’occasion de discuter des solutions pratiques et concrètes pour la sécurité alimentaire et l'amélioration de la production agricole et de définir les priorités avec la FAO pour les deux prochaines années. Le but étant de réaliser un changement transformateur et durable dans les systèmes agroalimentaires à travers le continent.
Tenue sous le thème «Systèmes agroalimentaires résilients et transformation rurale inclusive», cette conférence permettra aussi aux membres et autres parties prenantes de partager les meilleures pratiques, explorer des partenariats, discuter des opportunités, ainsi que de fournir des orientations régionales sur la transformation des systèmes agroalimentaires en Afrique.
Revenant en bref sur l’expérience marocaine dans le domaine de l’agriculture, Akhannouch a affirmé que «les derniers investissements annoncés depuis deux ans voire trois ans sur un espace de 5-6 ans sont de l’ordre de 14 milliards de dollars dans la gestion de la problématique de l’eau et qui est réservée à l’eau potable mais également à l’agriculture, à savoir le dessalement de l’eau, les eaux conventionnelles et non conventionnelles et la politique des barrages. C’est dire que l’engagement du Maroc en faveur de la préservation de cette ressource est très important».
Et de préciser : «Le Maroc a, sous l’égide de SM le Roi Mohammed VI, sorti deux stratégies. La première est le Plan Maroc Vert, qui a consisté à restructurer le champ agricole, à organiser les acteurs et les regrouper, augmenter la production et la productivité, et surtout à mettre l’investissement au centre de l’équation du développement de l’agriculture. En effet, notre pays a investi au moins 1 milliard de dollars pendant dix ans dans le secteur agricole. La deuxième stratégie est Génération Green qui concerne plutôt la partie amont : production, transformation mais aussi le capital humain. Ladite stratégie s’est plus focalisée sur l’agriculteur étant donné que ce dernier a besoin d’une meilleure valorisation de son revenu et d’une protection sociale».
Pour sa part, le ministre Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a souligné l’importance de cette conférence qui rassemble 54 pays africains dont 40 ministres ont été présents lors de cette séance plénière.
«Il s’agit donc d’avoir une discussion approfondie sur la base de la réalité de l’agriculture et de l’agroalimentaire du continent africain. En outre, il est question d’orienter les programmes et les projets de développement agricole et agroalimentaire dans le cadre de de la coopération avec la FAO. Le Maroc présidera cette 33ème session pendant les deux prochaines années, et nous allons donc avoir l’opportunité de présenter notre expérience dans la gouvernance du secteur agricole à travers la mise en œuvre de stratégies de développement agricole notamment Génération Green».
Le ministre a précisé en outre que le Maroc aura l'occasion de présenter les success stories telles que la gestion de l’eau, l’économie de l’eau, la maîtrise du développement agricole face aux changements climatiques et à la rareté des ressources. «C’est aussi un événement qui permet de consolider le partenariat entre les différents pays africains et surtout valoriser toute la vision et la stratégie de SM le Roi en matière de coopération sud-sud dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche», insiste-t-il.
Par ailleurs, les discussions lors de cet événement porteront également sur le cadre stratégique de la FAO pour la période 2022-2031, qui est une feuille de route visant à contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) en mettant fin à la pauvreté, en éliminant la faim et en réduisant les inégalités, en soutenant la transformation vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables
De son côté, le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a souligné qu’il est très important que tous les Etats africains «mobilisent leurs forces afin de bâtir un monde plus sûr où il sera bon de vivre pour les générations futures, puisque la jeunesse constitue le futur de toute nation. Tous les États doivent également réfléchir à des politiques publiques qui puissent être ajustées aux challenges actuels mais aussi qui permettent de mener de réels investissements en Afrique et qui soient efficients. L’un des grands défis aujourd’hui est également de trouver une stratégie offrant la possibilité de sécuriser nos ressources pour une meilleure production, une meilleure nutrition et un meilleur environnement. Réussir le pari de la durabilité ne peut alors se faire sans une économie verte».
In fine, cette plateforme régionale connaît la participation de ministres des États membres africains, de représentants des pays observateurs, de l'Union africaine, des organisations donatrices, de la société civile et du secteur privé. Au menu de ces trois jours, figurent notamment des tables-rondes ministérielles, le lancement de nouvelles publications de la FAO et des événements spéciaux portant sur plusieurs sujets, en l'occurrence la stimulation des investissements des secteurs public et privé par le financement de systèmes agroalimentaires résilients et la transformation bleue en Afrique.
M.B