Economie Tout voir

Culture de la pastèque : Les aléas climatiques perturbent l’essor de la filière

Culture de la pastèque : Les aléas climatiques perturbent l’essor de la filière

Sous l’effet de la sécheresse, la surface dédiée à cette culture a été revue à la baisse ces dernières années. De la 5ème place mondiale, le Maroc a été relégué à la 20ème des pays exportateurs.

 

Par C. Jaidani

La filière pastèque figure parmi les activités les plus dynamiques du secteur agricole. Malgré les contraintes climatiques, elle n’a cessé d’améliorer ses performances tant au niveau de la production, de l’export, des investissements que de la création d’emplois. En plus du marché local, elle a pu évoluer remarquablement à l’international. Victime de son succès, ce secteur a connu une augmentation de la surface cultivable.

En 2020, les plantations de pastèque occupaient une superficie de 16.812 hectares. Une année après, cette surface est passée à 19.206 hectares, soit une progression de 14,3%. Mais avec les saisons successives de sécheresse, le gouvernement a été contraint de réduire la superficie cultivable, particulièrement dans les régions présahariennes. Ainsi, elle est passée de 14.582 hectares en 2023 à 13.200 hectares en 2025.

Pour compenser le manque à gagner, les exploitants du secteur, à la recherche d’autres régions en dehors du territoire national pour lancer leurs projets, se sont installés en Mauritanie.

En effet, ce pays voisin offre des conditions climatiques adéquates, une maind’œuvre bon marché et des conditions d’investissement et d’exportation peu contraignantes. Il faut rappeler que cette plante figure parmi les plus consommatrices d’eau.

Selon les régions, elle a besoin d’un apport hydrique entre 4.500 et 6.500 m3 /hectare et par an. Celles soumises au stress hydrique sont les plus touchées par les restrictions de culture, à l’image de Draa Tafilet, Souss-Massa, Doukkala et Chichaoua. Selon East Fruit, plateforme digitale spécialisée dans l’agriculture, le Royaume n’a exporté en 2024 qu’environ 114.000 tonnes.

Cette performance lui a fait perdre en valeur près de 100 millions de dollars et réduit son positionnement de 5ème exportateur mondial de pastèques à la 20ème place actuellement.

«Le Maroc bénéficie de conditions climatiques favorables pour produire des pastèques de bonne qualité. Ses produits arrivent précocement aux marchés, devançant des pays comme la Turquie, l’Egypte et l’Espagne. Les fruits marocains sont appréciés pour leur goût, leur qualité ainsi que leurs prix compétitifs. Le taux d’ensoleillement est un avantage de taille qui leur permet d’accéder aux marchés à l’international avant la concurrence. Le Royaume doit capitaliser sur cet avantage pour ratisser encore plus large et lorgner de nouveaux marchés, outre que ceux situés en Europe», souligne Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome.

Il poursuit : «Pour améliorer sa compétitivité, le pays doit investir de nombreux paramètres. Il s’agit d’abord de renforcer l’utilisation de techniques d’irrigation économes en eau, surtout dans les régions à fort stress hydrique. Il est question aussi de favoriser des variétés plus résilientes et les plus demandées à l’international.

Outre la sécheresse, les pastèques peuvent être impactées par d’autres aléas comme la grêle. Ce risque est survenu en mars dernier, causant aux exploitants des pertes importantes alors qu’ils étaient en période de récolte. En matière de conditionnement et d’export, il est primordial de bien maîtriser la chaîne de valeur afin que les produits soient plus compétitifs.

Enfin, durant les périodes de sécheresse, les exploitants sont confrontés à une teneur plus élevée de salinité de la nappe phréatique, qui impacte la qualité des produits. Pour pallier ce problème, ils sont obligés d’investir dans des matériaux et des techniques pour désaliniser l’eau. Cela implique une hausse du coût de production et, par ricochet, un effet sur les marges bénéficiaires». 

 

 

 

Articles qui pourraient vous intéresser

Vendredi 27 Juin 2025

Mawazine 2025 : Affluence record pour Kadhem Saher… à quel prix ?

Mercredi 25 Juin 2025

Le Maroc et la France actent une nouvelle dynamique migratoire

Mercredi 25 Juin 2025

Maroc - France : Accord pour renforcer la coopération contre les violences faites aux femmes

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required