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Maroc : Le foot, la pluie et son Sahara

Maroc : Le foot, la pluie et son Sahara

«Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille». Voilà une «élégante» formule de l’ancien président français Jacques Chirac. Qui s’applique parfaitement à la période que traverse actuellement le Maroc. Déficit hydrique, faiblesse de la croissance, inflation… sont autant d’éléments qui sapent le moral et plombent l’économie marocaine.

Dans cet environnement défavorable, apparaît quand même une note positive. Car un ensemble d’éléments nous pousse à une interrogation : Et «les bonnes nouvelles, ça vole toujours en escadrille» ? Peut-être bien. En tout cas, il y a en ce moment quelques motifs de satisfaction, des éclaircis dans cette conjoncture économique morose.

•Primo, le football a réussi à nous faire oublier les déconvenues sur le plan économique. La qualification des Lions de l’Atlas aux huitièmes de finale de la Coupe du monde qui se joue au Qatar, grâce à sa victoire, jeudi, aux dépens des Canadiens (2-1), semble être une parenthèse enchantée dans ce contexte morose. La magie du foot a opéré pour faire communier, dans une joie indescriptible, des millions de Marocains. Politiques, hommes d’affaires, société civile, citoyens… tous ont tu leurs divergences et différences pour n’être qu’un et arborer fièrement la bannière Maroc dans toutes les artères du Royaume, dans une liesse collective.

•Secundo, la pluie est de retour. Ces derniers jours, les précipitations ont quelque peu arrosé les campagnes marocaines fortement affectées par des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents. Serait-ce l’effet des prières rogatoires accomplies mardi dernier dans les aires de prière (moussallas) et grandes mosquées à travers l'ensemble des régions et provinces du Royaume ? 

En tout cas, ces premières gouttes sont bien accueillies, particulièrement chez les agriculteurs, qui ont, depuis longtemps, le moral dans les chaussettes à cause de la sécheresse. Des premières gouttes qui vont peut-être donner le la à une campagne agricole qui a commencé de façon très timide, sur fond de mauvaises nouvelles. Comme notamment une superficie totale irriguée divisée par 6, passant 2.600.000 hectares pendant des années normales à 417.000 hectares au titre de l'actuelle. Ou encore un remplissage des barrages destinés à l'agriculture de 3,2 milliards de mètres cubes, représentant un taux de 23% et un déficit de 28% par rapport à la campagne précédente. 

Le déficit hydrique qui frappe le Royaume et l’urgence de la situation légitiment d’ailleurs l’augmentation, le 30 novembre, des fonds alloués Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027, qui passent de de 115 à 150 milliards de dirhams. Objectif : accélérer le rythme des investissements dans ce domaine afin de concrétiser rapidement les différents projets prévus pour faire face au stress hydrique, notamment le raccordement entre bassins hydriques, les projets de dessalement d'eau de mer, les projets d’édification de barrages, ou encore les projets de réutilisation des eaux usées retraitées.

•Tertio, le foot et l’eau, ce n’est pas tout. Pour dire que le Maroc n’oublie pas ses priorités. Particulièrement ses provinces sahariennes qui, sous l’impulsion royale, sont dans un processus de développement irréversible, n’en déplaise aux ennemis du Royaume. Une dynamique de développement reconnue même en dehors des frontières nationales, d’autant que le SG de l’ONU himself reconnaît que l’engagement du Maroc a permis «d’améliorer les infrastructures, les services de santé et d’éducation dans l’ensemble de la région».

En cela, la réunion du comité de pilotage chargé du suivi des programmes de développement dans les Provinces du sud, tenue le 30 novembre, a permis de faire le point sur l’état d’avancement des projets. Grand motif de satisfaction : de nombreux projets structurants figurant dans ce programme de 77 Mds de DH lancé il y a 7 ans, ont d'ores et déjà été réalisés.

Ainsi, le taux de réalisation de la voie express Tiznit-Dakhla est aujourd'hui à hauteur de 80%, soit 800 kilomètres en attendant la fin des travaux en 2023, selon le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka. De même, les travaux de construction du port de Dakhla Atlantique ont démarré et la réalisation des grands barrages programmés avancent d'une manière notable, notamment le barrage Fask à Guelmim, qui sera opérationnel en 2023, et dont l'état d'avancement des travaux est aujourd'hui à 84%. Parallèlement, assure Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, 65% des projets concernant son département ont été réalisés (ou la réalisation se situe à un niveau avancé), et ce pour un coût global de 6,5 milliards de dirhams. Ces projets concernent principalement la pêche maritime et le développement agricole. De son côté, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, fait savoir que plus de 85% des projets concernant son département ont été réalisés et profitent d'ores et déjà aux populations.

Globalement, le taux de réalisation des projets dans les provinces du sud est aujourd'hui à 80%, ce qui signifie que le défi est à portée de main d'ici à 2023, indique, pour sa part, le président de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, Sidi Hamdi Ould Errachid.

C’est clair. Rien ne saurait dévier le Maroc de sa trajectoire. Il ne se laisse distraire ni par ses ennemis qui lui savonnent la route, ni par la conjoncture économique délicate qui s’invite de manière impromptue. Au contraire, il fait de ces éléments une force et une motivation supplémentaire pour consolider son processus de développement.

 

F. Ouriaghli

 

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