L’économie nationale devrait enregistrer une croissance de 3,3 % en 2023, après 1,3% l'année dernière, selon le Budget économique prévisionnel 2023 du Haut-Commissariat au Plan (HCP).
"Compte tenu des évolutions sectorielles et d'une croissance de 2,7% des impôts et taxes sur les produits nets de subventions, le produit intérieur brut (PIB) devrait enregistrer une progression de l'ordre de 3,3% en 2023, après 1,3% en 2022”, a indiqué, jeudi à Rabat, le haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du HCP, Ayachi Khellaf, lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation du Budget économique prévisionnel 2023.
Lahlimi a indiqué qu'en 2023, l’économie nationale évoluerait dans un contexte marqué par des perspectives d’entrée en récession des principaux partenaires commerciaux, d’un durcissement des conditions financières internationales et du maintien des prix à des niveaux élevés.
A cet égard, il a précisé que le commerce mondial devrait ralentir, affichant une hausse de 1,6% après 4% en 2022, notant que la demande mondiale adressée au Maroc devrait, par conséquent, connaitre une baisse de son rythme d’accroissement passant à 3,2% en 2023 contre 7,6% en 2022.
La valeur ajoutée du secteur primaire afficherait une hausse de 9% en 2023, sous l’hypothèse d’un déroulement conforme à une campagne agricole moyenne notamment au cours des saisons hivernales et printanières, a-t-il noté.
Les risques du retour du spectre de la sécheresse après la pluviométrie relativement abondante pendant le mois de décembre 2022 sont encore probables, a-t-il fait remarquer, ajoutant que ce n'est pourtant pas le seul défi auquel serait confronté le secteur agricole.
Dans ce sens, il a estimé que redéfinir la stratégie de développement du secteur agricole en faveur d’un renforcement de la souveraineté alimentaire et de la préservation de l’environnement et l’amélioration des revenus des agriculteurs fortement impactés par la récurrence de la sécheresse, sont autant de défis dont ferait face le secteur.
Hors agriculture, Lahlimi a fait savoir que l’activité poursuivrait son ralentissement, affichant une hausse limitée à +2,7% en 2023, du fait notamment de la dissipation des effets du rattrapage mécanique des services du tourisme et du transport sur l’offre, d’une demande étrangère peu dynamique pour les industries d’exportation et d’une politique monétaire peu accommodante, a-t-il estimé.
La demande intérieure, pour sa part, continuerait à constituer le principal moteur de cette croissance, avec une hausse de 3,2%.
La consommation des ménages s’accélérerait légèrement, grâce à l’accroissement prévu des revenus agricoles et du niveau soutenu des transferts des MRE, a-t-il ajouté. En revanche, l’investissement brut resterait modéré et sa part dans le PIB ne dépasserait pas 31,5%.
Les nouvelles modifications des prélèvements de l’impôt sur les sociétés, l’élargissement de l’assiette fiscale et la poursuite de la politique de resserrement monétaire pousseraient les entreprises à modérer leur mouvement de constitution de stocks et d’investissement en 2023.
Et de relever que la demande extérieure nette conserverait son apport négatif à la croissance économique à hauteur de -0,2 point.
Le déficit commercial devrait se situer aux alentours de 20% du PIB en atténuation par rapport à 2022. Le déficit en ressources poursuivrait son allégement pour s’établir à-13,3% du PIB en 2023, tenant compte d’une décélération des échanges nets des services après le rebond enregistré en 2022.
Pour sa part, l’épargne intérieure devrait se contracter pour atteindre 20,9% du PIB au lieu de 22,3% du PIB en moyenne durant la période 2017-2021.
Les revenus extérieurs, représentant 6,5% du PIB, porteraient l’épargne nationale à 27,4% du PIB en 2023. Tenant compte du niveau d’investissement de 31,5% du PIB, le besoin de financement de l’économie nationale devrait connaitre un allégement pour atteindre 4,1% du PIB en 2023, a fait savoir Lahlimi.