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La pharmacovigilance, un outil pour protéger la sécurité des patients

La pharmacovigilance, un outil pour protéger la sécurité des patients

La pharmacovigilance est définie comme la surveillance des médicaments et des produits de santé, à savoir les dispositifs médicaux, les vaccins, les plantes médicinales, les produits cosmétiques ou encore les compléments alimentaires.

 

Elle intervient aussi dans la prévention du risque d’effets indésirables résultant de leur utilisation, qu’il soit potentiel ou avéré. Elle s’exerce en permanence, avant et après la commercialisation des médicaments et produits de santé.

La pharmacovigilance n’est pas fortuite, elle a bel et bien une histoire. Abdelmajid Belaïche, expert en industrie pharmaceutique et membre de la Société marocaine de l’économie des produits de santé, nous en dit davantage sur les circonstances de sa naissance. 
«La pharmacovigilance est née dans un contexte de plusieurs drames sanitaires provoqués par certains médicaments, au cours du XXe siècle dont le plus marquant a été le scandale de la thalidomide dans les années 1960. Ce médicament utilisé pour traiter les nausées matinales pendant la grossesse a causé des malformations congénitales chez les enfants nés de mères qui l’avaient pris», souligne-t-il. 
Suite à ces drames, la nécessité d’une surveillance systématique des médicaments après leur mise sur le marché s’est imposée. La pharmacovigilance a été mise en place au début des années 1960 aux États-Unis et au début des années 1970 en Europe. La première circulaire concernant la pharmacovigilance au Maroc date de 1989 et sa mise en place a été effective en 1990. 
En effet, la pharmacovigilance fonctionne en plusieurs étapes, on en retiendra 6 : 

- Le recueil d’informations relatives à la surveillance des effets des produits de santé et notamment sur les effets indésirables présumés. 
- Le signalement des effets indésirables par les professionnels de santé et les industriels. 
 - Le recueil, l’exploitation et l’évaluation des informations concernant les risques d’effets indésirables. 
- La réalisation d’études ou de travaux concernant la sécurité d’emploi des médicaments et autres produits de santé.  
- La prise de mesures correctives si cela s’avère nécessaire. Ces mesures peuvent aller de la mise en place de précautions ou de restrictions d’emploi à des contre-indications, voire au retrait du produit de santé concerné. 
-La communication et la diffusion des informations relatives à la sécurité d’emploi des médicaments. 

Les pharmacovigilances nationales de différents pays sont intégrées dans un réseau mondial à la tête duquel se trouve l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui dispose d’un centre collaborateur de référence en pharmacovigilance, l’Uppsala Monitoring Center basé en Suède. La SMPV, fondée en 2003 en tant que société savante à but non lucratif, vise à renforcer le Système national de pharmacovigilance. Elle est actuellement située au laboratoire de pharmacologie et toxicologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat (FMPR).

«La SMPV a plusieurs objectifs, dont les principaux sont relatifs à l’usage rationnel des médicaments et d’autres produits de santé et à la sécurité des patients, particulièrement chez les populations vulnérables (femmes enceintes, sujets âgés, enfants) ainsi qu’à la promotion des pratiques de pharmacovigilance», a indiqué Belaiche. 

La SMPV a tenu son 12ème Congrès national de la pharmacovigilance en présence de professionnels et responsables du domaine de la santé, sous le thème «Pharmacovigilance aux âges extrêmes». Cet événement offre une plateforme d'échange d’ expériences entre les professionnels de la santé impliqués dans cette discipline. Plusieurs sujets ont été mis en avant, notamment l’exposition de la femme enceinte, allaitante; les enfants et sujets âgés; aux médicaments et aux autres produits de santé; la pharmacovigilance en pédiatrie et celle des vaccins.

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