Après s'être focalisé pendant plus de dix ans sur l'amélioration de la productivité du secteur agricole, le Plan Maroc Vert devrait s'atteler désormais au développement de l'aval de la chaîne de valeur agricole.
Objectif : palier les difficultés de commercialisation dont pâtissent les professionnels du secteur, ont souligné, mardi soir à Casablanca, les participants à une conférence organisée par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc.
Le nouveau plier du Plan Maroc Vert devrait se focaliser sur la diversification des marchés à l'export, l'organisation des circuits de distribution à l'échelle nationale et promouvoir la transformation industrielle et la valorisation des produits agricoles, ont insisté les participants à cette rencontre initiée sous le thème "Plan Maroc Vert : Vers l'excellence d'un modèle de développement".
A cette occasion, le DG de l'Agence pour le développement agricole (ADA), El Mahdi Arrifi, a indiqué que l'évaluation à mi-parcours du Plan Maroc Vert en 2015 a révélé des insuffisances au niveau de l'aval de la filière agricole, ce qui a conduit à des mesures correctives, notamment le contrat-programme des industries agroalimentaires pour insuffler un nouvel élan aux exportations agroalimentaires.
Arrifi a souligné à cet égard l'importance de consolider les acquis du premier pilier du Plan Maroc Vert articulé autour de la massification de la production agricole, notant que le traitement des défis de commercialisation et de valorisation s'impose naturellement après l'installation d'un outil productif puissant.
Le DG de l'ADA a en outre passé en revue les mesures prises au niveau juridique pour mieux organiser le secteur, s'attardant particulièrement sur la loi relative aux inter-professions agricoles, qui a unifié les différents acteurs en identifiant des interlocuteurs privilégiés capables de répondre aux préoccupations des professionnels du secteur et agir en faveur de l'agrégation agricole.
Parmi les dispositions mises en œuvre par le ministère de tutelle pour développer l'aval de la chaîne de valeur agricole, Arrifi a également cité la mise en place d'une nouvelle génération de marchés de gros des fruits et légumes ainsi que des abattoirs modernes conformes aux meilleurs standards en la matière, outre l’octroi de subventions aux unités de valorisation des produits agricoles.
Pour sa part, le président d'Arsen Consulting, Choukry Maghnouj, a axé son intervention sur la concurrence rude que livrent certains pays méditerranéens aux agriculteurs marocains, notamment dans des filières qui constituent l'essentiel de la valeur ajoutée agricole nationale, relevant que cette situation fragilise les produits marocains sur certains marchés d'export.
Dans ce contexte, les entités administratives qui constituent l’écosystème du secteur devraient se mobiliser pour concevoir des solutions à la hauteur des ambitions du Plan Maroc Vert, a-t-il souligné.
De son coté, Moulay Abdelkader Alaoui, de la Fédération nationale de la minoterie, a mis en avant l'apport du Plan Maroc Vert en matière d'innovation et de mécanisation de la filière ainsi que l'amélioration des revenus des agriculteurs grâce à la valorisation de leur production.
Alaoui a insisté, en outre, sur l'importance que revêt la filière céréalière pour l'agriculture marocaine, avec sa chaîne de valeur qui va de la création variétale à la valorisation à travers les minoteries, en passant par la production de semences.
Il souligne à ce propos l'impératif de mettre en place une cartographie céréalière qui soutient l’amélioration du rendement des cultures céréalières.■