Depuis le début de cette semaine, les prix à la pompe ont bondi de presque 50 centimes, franchissant la barre psychologique des 10 DH. Seuil en dessous duquel il était resté bloqué depuis plusieurs semaines, particulièrement à Casablanca (9,99 DH).
Le plafond de verre a donc sauté.
Aujourd’hui, l’application Mahatati, qui permet aux citoyens un accès libre, gratuit et en temps réel aux prix des carburants dans les différentes stations-service à l’échelle nationale, nous permet de voir que les prix à la pompe affichés dans la majeure partie des stations-service de Casablanca vont de 10,30 à 10,69 DH.
Que s’est-il donc passé ? Tout porte à croire que les distributeurs ont recommencé à répercuter (sans retenue) la hausse des cours du baril de pétrole à l’international… après une période de pause qui a duré plusieurs semaines.
Rappelons-le, le boycott de certaines marques (dont un distributeur de produits pétroliers) initié par les citoyens il y a quelques mois, s’est vite mué en une bataille pour la préservation du pouvoir d’achat des ménages, qui s’est invitée dans l’hémicycle.
Et les distributeurs, en particulier, ont été pris pour cible par les parlementaires, dont un rapport, présenté en mai dernier, avait décrié, entre autres, les pratiques commerciales des professionnels qui semblent avoir bien profité de la libéralisation du secteur, à travers une augmentation substantielle de leurs marges.
Les partis d’opposition sont même allés jusqu’à réclamer des mesures de plafonnement des prix des carburants, remettant ainsi en cause les fondements de la libéralisation du secteur.
Et depuis cette date, les distributeurs avaient fait profil bas.
Alors que les prix du baril de pétrole à l’international oscillaient entre 72 et 77 dollars (fin août 2018), les prix à la pompe restaient figés à 9,99 DH.
Au point que l’on se disait que le gouvernement avait décidé de réguler en catimini ou encore qu’il avait officieusement intimé l’ordre aux distributeurs de geler une hausse des prix. Et ce, au regard notamment du malaise social extrême qui prévalait à une certaine époque.
Au 16 octobre, le cours du baril du brut s’est établi à 80 dollars, après être passé à 86 dollars le 3 octobre.
Donc, tout porte à croire que les distributeurs en ont marre de rogner leurs marges et ont décidé de s’aligner sur l’évolution du cours de l’or noir, voire même d’opérer un rattrapage.
Car cette hausse est brutale, et surtout non négligeable.
Qu’en sera-t-il alors si les cours du baril de pétrole à l’international flambent ?
Wait and see.■
D. W.