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Réforme du régime de change : Jouahri au banc des accusés

Réforme du régime de change : Jouahri au banc des accusés

"En littérature et dans la vie, il faut être clair, mais il ne faut pas être transparent”. C’est le journaliste et dramaturge français Alfred Capus qui l’a dit. Avec le recul, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, se dit certainement en ce moment qu’il aurait pu faire sienne cette assertion.

Car, il semble bien que c’est sa démarche transparente, depuis qu’il a commencé à mettre en place les premières pièces de la réforme du régime de change jusqu’à sa finalisation, qu’on lui reproche actuellement.

A en croire le quotidien Akhbar Al Yaoum de ce mercredi, le ministre des Finances, Mohamed Boussaid, aurait déclaré, en Commission des finances, qu’«un mouvement de panique a accompagné l’annonce de la date de l’application de la réforme». En clair, le capharnaüm qui a précédé l’entrée en vigueur de la réforme début juillet, avec notamment les opérations de spéculation sur le Dirham, serait dû à l’"excès" de transparence de Abdellatif Jouahri.

Cette opinion est cependant partagée par certains opérateurs. Un banquier reconnu de la place nous confiait d’ailleurs dernièrement que «pour une telle opération, il vaut mieux ne pas annoncer de date, et ce d’autant plus que la bande de fluctuation retenue est étroite». Venant d’un banquier, cette réflexion est acceptable.
 
Mais si l’argentier du Royaume a effectivement fait ce reproche à Jouahri, c’est franchement maladroit. Parce que Boussaid et le chef de gouvernement avaient toute la latitude et le temps nécessaire pour de dire au gouverneur de la Banque centrale de ne pas donner de date précise. Mais ils ne l’ont pas fait, et ce durant toute la longue campagne de communication initiée par Bank Al-Maghrib.

La vérité est que tout le monde a été surpris par l’opération de spéculation sur le Dirham, malgré la clarté des messages délivrés par Jouahri. Lui en faire porter aujourd’hui la responsabilité, ce n’est pas cool.

Mais c’est une bonne «leçon» pour Jouahri : demain, on ne lui reprochera donc pas de cultiver à l’extrême… le secret bancaire.

D. W.

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