L’Institut Amadeus vient de publier un rapport sur la relance économique post Covid-19, où il met en évidence l’importance de la consommation nationale comme levier de croissance.
L’Institut recommande, entre autres, la création d’une Agence nationale de la consommation.
La pandémie de la Covid-19 a engendré une baisse significative de la consommation, du fait notamment du confinement et des restrictions mises en place par les autorités afin de limiter la propagation du virus, dont la fermeture des cafés, restaurants et points de vente de produits dits non-essentiels.
Ce recul de la consommation a un effet néfaste sur la croissance.
Selon une récente étude de l’Institut Amadeus, intitulée «Adaptation, innovation, agilité, créativité et efficacité : Les 5 piliers de la relance et de la construction du modèle de développement national post Covid-19», il serait opportun d’encourager les citoyens marocains, à travers de fortes incitations, à consommer les produits nationaux, afin de stimuler la demande en production locale et la pérenniser, au-delà de la conjoncture actuelle.
Car, justement, au regard de la rupture des chaînes d’approvisionnement, la crise actuelle présente une opportunité pour l’essor de la fabrication de produits locaux qui peuvent venir alimenter le marché national. Amadeus estime «qu’une intervention de l’Etat au niveau de la consommation intérieure serait un accélérateur majeur du développement des industries locales».
Ainsi, des subventions étatiques ciblées, directes ou indirectes, ainsi que des incitations fiscales liées aux produit locaux (à la production comme à l’achat) semblent nécessaires afin de les rendre plus accessibles aux consommateurs marocains, explique le rapport.
Il serait également pertinent, selon la même source, de démultiplier les campagnes médiatiques, elles aussi subventionnées par des institutions publiques, afin de faire la promotion des produits locaux et de la production nationale.
Par ailleurs, Amadeus recommande carrément d’organiser les premières Assises de la consommation ainsi que de créer une Agence nationale de la consommation, qui aurait à la fois la mission de piloter les stratégies de développement de la consommation intérieure, mais aussi la vocation de soutenir et de défendre les intérêts du consommateur national, au-delà de la fonction institutionnelle du Conseil de la Concurrence.
Cela permettrait sans doute de mobiliser le secteur privé, le secteur public ainsi que la société civile, à travers les organisations de consommateurs, pour lancer une réflexion approfondie sur les attentes, les responsabilités ainsi que les obligations de chaque partie.
Badr Chaou