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Statut unifié des fonctionnaires du MEN : «Il apporte des réponses à plusieurs revendications, bien que notre mouvement syndical n'ait pas atteint tous ses objectifs»

Statut unifié des fonctionnaires du MEN : «Il apporte des réponses à plusieurs revendications, bien que notre mouvement syndical n'ait pas atteint tous ses objectifs»

Approuvé en marge du Conseil de gouvernement tenu mercredi 26 septembre, le statut unifié des fonctionnaires du département de l’Education nationale mobilisera 9 milliards de dirhams (MMDH) supplémentaires par an à l’horizon 2027. Et ce, à un rythme d’environ 2,5 MMDH de plus par an, à compter de 2024.

Pour le syndicat national de l’enseignement affilié à la FDT, cette nouvelle réforme constitue une nouvelle ingénierie concernant la carrière des employés du secteur de l'éducation. Néanmoins, tout n’est pas encore gagné. 

Interview avec Mohamed Nouiga, secrétaire général adjoint du Syndicat national de l'enseignement (FDT). 

 

Propos recueillis par M. Boukhari 

LaQuotidienne : Le statut unifié des fonctionnaires du département de l’Education nationale, axe central de l’accord du 14 janvier 2023, a été approuvé mercredi en Conseil de gouvernement. Qu’en dites-vous ? Les réformes nouvellement évoquées par la tutelle répondent-elles à vos revendications ? 

Mohamed Nouiga : Le nouveau statut du personnel du ministère de l'Education nationale est le résultat d'un effort important d'un travail collaboratif entre le ministère et les quatre syndicats de l'enseignement les plus représentés. Le dialogue concernant le statut a été lancé juste après l'accord intérimaire du 18 janvier 2022 pour aboutir à l'accord du 14 janvier 2023, qui concerne les principes généraux encadrant ce statut. À la dernière phase du dialogue, ces principes ont été traduits en décret.

Le syndicat national de l'enseignement membre de la Fédération démocratique du travail (FDT) considère que cela représente des acquis très importants et une nouvelle ingénierie concernant la carrière des fonctionnaires de l'éducation et de l'enseignement à la retraite. Bien entendu, il répond à plusieurs revendications, bien que tout mouvement syndical n'ait pas atteint tous ses objectifs. Toutefois, il y a un accord sur la révision périodique de ce statut chaque fois que cela est nécessaire et dès qu'il y a des disfonctionnements et des lacunes. Nous considérons donc qu'il s'agit d'une réalisation capitale d'un coût d'environ 9 milliards de dirhams sur une période étalée sur 4 ans, de 2024 à 2027. Parmi les résultats les plus importants, on peut citer :

- L'accès à l'hors échelle pour plus de 200,000 fonctionnaires qui en étaient privés dans l'ancien statut de 2003, permettant la promotion de 72,000 d'entre eux au cours des quatre prochaines années.

- L'intégration des adjoints techniques et des adjoints administratifs dans ce statut , principalement classés en échelle 6 ou 8, avec la possibilité de les intégrer à l'échelle 9.

- Une augmentation importante des indemnités pour les inspecteurs, les professeurs agrégés, les administrateurs pédagogiques.

- La création d'un nouveau cadre des enseignants chercheurs, titulaires de doctorats exerçant dans le secteur.

- La promotion par diplôme (master) selon les spécialités sollicitées.

- La conservation des droits antérieurement acquis.

- La promotion horizontale qui permet au fonctionnaire de changer de cadre et de passer d'un corps à l'autre par le biais de la formation après réussite au concours.

- L'instauration pour la première fois d'un système de motivation dans le secteur, avec une prime annuelle fixée à 10,000 dirhams.

L.Q : En vertu de ce statut, 140.000 enseignants seront titularisés dès 2023 et pourront bénéficier des promotions selon leurs échelons, avec effet rétroactif sur les 5 dernières années. Quelle lecture en faites-vous ? 

M.N : Cette question évoque automatiquement la situation des contractuels, qui a été l'objet d'une longue discussion au sein de la commission technique de l'éducation, et pour être crédible, tout le monde s'est mis d'accord sur la suppression des 12 statuts des académies et sur l'adoption d'un statut unique dont les exigences s'appliquent à tous les fonctionnaires et issu de la loi de la fonction publique.

Il y avait une autre proposition, à savoir un décret spécial pour cette catégorie, mais elle ne répond simplement que sur la génération simple de soutien ou la nouvelle génération d'enseignants et de cadres d'accompagnement fait partie intégrante du corps éducatif. Nous considérons cette réalisation comme le premier acquis important du nouveau statut étant donné que tous les cadres éducatifs et administratifs seront regroupés dans un seul système, ce qui est en avance par rapport à leur situation actuelle et bien loin de la situation de départ en 2016 que nous considérons comme un délit contre l'emploi dans le secteur.

Je confirme que l'un des points les plus importants de l'accord du 14 janvier est la titularisation des professeurs et des attachés avec effet rétroactif administratif et financier, à compter de la deuxième année de leur emploi, ce qui a été traduit dans l'un des articles du décret.

 

L.Q : Plusieurs coordinations ont exprimé leur désaccord vis-à-vis de certaines dispositions de l’accord du 14 janvier. Quels sont les principaux points de discorde ? 

M.N : Le rejet du décret par les coordinations ayant des revendications spécifiques signifie que le problème n'a pas été résolu comme elles le souhaitaient. Mais d'un autre côté, il y a ceux qui croient que rejeter le contenu de ce statut est une opportunité pour revenir sur la scène, et il y a bien sûr ceux qui rejettent tout en bloc. Nous espérons que tout a été souligné dans la note revendicative envoyée par les quatre syndicats au ministère avant la tenue du conseil de gouvernement serait pris en considération et qu'un certain nombre de propositions sera accepté, concernant principalement les catégories suivantes : enseignants de secondaire qualifiant - conseillers en orientation et planification - professeurs attachés qui étaient recrutés à l'échelle 7, 8 ou 9. 

Malheureusement, le gouvernement a approuvé ce décret sans prendre en considération ladite note ce qui créera certainement un état de mécontentement. Nous savons que toutes les revendications ne peuvent pas être satisfaites à 100 %, mais il est le devoir du ministère de remédier à toutes ces questions dans les plus brefs délais. Les contraintes financières ne doivent pas être un obstacle à l'amélioration des conditions matérielles et sociales des femmes et des hommes de l'éducation, car c'est l'axe principal de la réforme du système éducatif.

 

 

 

 

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