D’après le scénario central de Coface, le transport aérien ne retrouvera son niveau du quatrième trimestre de 2019 qu’à partir de 2022.
Les principaux acteurs du tissu industriel aéronautique ont connu des difficultés financières face à la contraction des commandes.
La crise de la mobilité déclenchée principalement par la pandémie de la Covid-19 a eu un impact plus que désastreux sur le secteur des transports dans le monde, dont celui de l’aérien, considéré aujourd’hui comme le segment le plus touché.
Selon l'IATA (Association internationale du transport aérien), le trafic aérien a diminué de 94% en avril 2020 par rapport à l'année précédente, et ne devrait retrouver son niveau d'avant l'apparition du virus qu’avant plusieurs années.
La crise touche également les avionneurs et leurs fournisseurs, dont la santé financière dépend fortement de l'activité aéronautique.
Pas de reprise avant 2022
De son côté, dans sa dernière publication économique, Coface ne s'attend à ce que le transport aérien ne retrouve son niveau du quatrième trimestre de 2019 qu’à partir de 2022.
Selon le scénario central du spécialiste en risque crédit, le chiffre d'affaires des entreprises cotées du secteur mondial des transports aériens sera inférieur de 5% au quatrième trimestre 2021 par rapport au quatrième trimestre 2019.
En revanche, dans un «scénario de risque», dans lequel une deuxième vague de la pandémie se matérialise dans plusieurs pays au troisième trimestre 2020, le chiffre d'affaires serait inférieur de 27% au quatrième trimestre 2021.
L’industrie affectée
Outre l'impact sur les compagnies aériennes, la crise de la Covid-19 a également affecté l'ensemble de l'industrie aéronautique.
Suite à la baisse d'activité, les compagnies aériennes ont dû retarder, voire même annuler les livraisons d'avions, entraînant une réduction de la fabrication au premier trimestre 2020.
D’ailleurs, afin de faire face à la baisse des commandes, Airbus et Boeing ont réduit leurs productions d'un tiers et demi respectivement, d’après les données de Coface.
Cette situation s'est répercutée sur l’ensemble de l’écosystème et des fabricants de composants d’avions comme Rolls-Royce (producteur de moteurs aéronautiques), qui a été contraint de supprimer 9.000 emplois dans le monde.
Badr Chaou