Par D. William
La campagne de vaccination est-elle compromise ? Depuis quelques jours, elle fonctionne en tout cas très au ralenti. Lundi 14 juin, ce sont uniquement 2.321 premières doses qui ont été administrées. Le lendemain, on ne dénombrait que 2.505 primo-vaccinés et 1.443 mercredi.
Au total, à la date du 16 juin, 9.369.489 personnes ont reçu la première dose du vaccin, alors que 7.683.878 vaccinés ont reçu la 2ème dose. Clairement, le Maroc est en panne de vaccins. Et pour l’instant, il ne semble y avoir aucune visibilité quand à la réception de nouvelles doses. Une fâcheuse situation pour trois raisons :
• Primo, nous sommes encore loin d’avoir atteint l’immunité collective, d’autant que le Maroc n’a pas encore vacciné toute la population cible, estimée à 25 millions de personnes;
• Secundo : cette pénurie intervient également au moment où les autorités ont desserré les vis, donnant plus de liberté aux citoyens;
• Tertio : se diffuse insidieusement un certain laxisme au sein de la population, qui semble oublier, même si la situation sanitaire s’est améliorée, que le virus est toujours là, et qu’il a fait au total 10 morts entre lundi et mercredi.
En cette période estivale et avec l’ouverture conditionnée des frontières, la vigilance doit être de mise. Le coronavirus est à l’affût et ses variants sont bien présents sur le territoire. Mieux encore, l’allègement des restrictions de voyages ne nous met pas à l’abri de cas importés, quand bien même les autorités ont mis en place plusieurs garde-fous.
Aujourd’hui d’ailleurs, les scientifiques s’inquiètent légitimement de voir apparaître sur le territoire national le variant indien (ou Delta), réputé 60% plus contagieux que le variant britannique, qui a poussé un pays comme l’Angleterre, pourtant très en avance dans sa campagne de vaccination, à reconfiner une partie de sa population, puis à repousser la levée des mesures restrictives jusqu’au 19 juillet au lieu du 21 juin.
Croire donc que nous sommes à l’abri d’une forte détérioration des indicateurs sanitaires serait une grossière erreur, surtout que la majorité de la population marocaine n’est pas encore vaccinée.
La responsabilité de chacun est de continuer à respecter les mesures barrières. Sinon, on s’expose à la sanction que nous appréhendons tous : davantage de privations de nos libertés individuelles. Ce que le gouvernement a fait, il peut toujours le défaire !