Hormis Israël qui jubile, partout dans le monde on fustige la décision des Etats-Unis de reconnaître la ville sainte dAl-Qods comme capitale d'Israël. Aujourd’hui, la mobilisation est générale contre cette initiative irréfléchie de Donald Trump (photo), qui plonge le Proche-Orient dans une nouvelle phase de tensions. D’ailleurs, dimanche, à Rabat, des centaines de milliers de manifestants ont participé à la marche nationale de solidarité avec le peuple palestinien organisée en protestation contre la décision du président américain.
Au même moment à Paris, le président français Emmanuel Macron, qui tenait une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est resté inflexible sur ce dossier, jugeant cette décision «contraire au droit international et dangereuse pour la paix».
Lundi, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, est également revenue à la charge, réaffirmant que «la seule solution réaliste au conflit entre Israël et la Palestine est basée sur deux Etats, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats».
Même son de cloche du côté du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères qui s’est réuni le 9 décembre au Caire. Il qualifie de «grave» ce changement dans la politique américaine à l’égard d’Al-Qods.
Face à toutes ces protestations, le président américain Donald Trump reste impassible, retranché derrière son entêtement. En se la jouant solo sur ce dossier explosif et pour avoir franchi cette ligne rouge qu’est Al Qods, il accentue l’instabilité dans toute la région et attise les tensions. Et aura sur sa conscience les victimes de son acte inconséquent.
Trump n’est dès lors pas étranger à la mort de ce Palestinien tué par des tirs de l'armée israélienne, vendredi (8 décembre) dans la bande de Gaza, alors qu'il participait à des manifestations contre la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël. On ne doute pas, malheureusement, que ce sera vraisemblablement le début d’une longue série.
Le monde arabe et musulman est en tout cas résolu à s’opposer à cet affront de Trump, un président davantage soucieux de flatter l’égo de quelques individus que de respecter la légalité internationale et, surtout, d’agir en responsable.
Mais si l’acte qu’il vient de poser détone par ses implications géopolitiques, il ne doit pourtant pas étonner, eu égard à sa personnalité très particulière : il multiplié les impairs depuis qu’il est devenu le locataire surprise de la Maison Blanche. Le retrait des USA de l’Accord de Paris sur le climat est, en cela, l’un de ses faits d’armes.
Avec le recul, on comprend néanmoins mieux sa démarche : impopulaire tant aux USA qu’à l’étranger, il essaie d’exister, quitte à bousculer l’ordre établi et à se mettre sur le dos l’ensemble de la communauté internationale.■
D. W.