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Algérie et Israël : L’incohérence diplomatique de Tebboune décryptée

Algérie et Israël : L’incohérence diplomatique de Tebboune décryptée

Les discours du président algérien Abdelmadjid Tebboune sont de plus en plus difficiles à saisir, non seulement par la diplomatie internationale, mais aussi par les citoyens algériens.

L'Algérie, sous sa direction, semble coincée entre ses ambitions de grandeur régionale et une volonté de se maintenir dans une position de résistance idéologique, tout en se laissant constamment séduire par des jeux géopolitiques où elle n’a pas les cartes en main. Ces contradictions frappent particulièrement lorsqu’il est question de la politique étrangère du pays, où la ligne entre l’hypocrisie diplomatique et l’autarcie devient floue.

La normalisation, un jeu de masques

Récemment, Tebboune a évoqué l’idée d’une normalisation possible avec Israël, à condition que l’État palestinien soit d’abord instauré. Un discours qui pourrait sembler noble en apparence, mais qui ne résiste pas à un examen plus approfondi. L’Algérie a, depuis des décennies, été un acteur clé du soutien à la Palestine, mais à quelle fin, au juste ? Si le pays était véritablement investi dans cette cause, pourquoi n’a-t-il pas pris des mesures plus concrètes pour influencer la résolution du conflit israélo-palestinien ?

La position de Tebboune, qui évoque la condition de la création d’un «vrai État palestinien», est avant tout une réponse diplomatique prudente pour éviter d’être accusé de trahir la cause arabe. Mais derrière ce vernis, l’Algérie semble de plus en plus se diriger vers une normalisation déguisée. Ça joue sur les deux bords : se maintenir en apparence sur une position pro-palestinienne tout en flattant les puissances internationales, notamment les États-Unis et l’Europe, qui ne demandent qu’à voir les pays arabes accepter Israël dans un cadre diplomatique plus global.

Un pragmatique sans vision stratégique

Tebboune incarne une politique étrangère sans véritable vision stratégique. Au lieu de saisir l’opportunité d’apporter une réelle contribution à la stabilité régionale, l’Algérie, sous sa présidence, préfère naviguer dans l’entre-deux. Le rapprochement avec Israël n’est qu’une des facettes de cette incohérence diplomatique. Prenons le cas de la politique intérieure : l’Algérie est un pays qui peine à moderniser son économie, à sortir de son dépendance au pétrole et à mettre en place des réformes qui bénéficieraient à sa population. Mais pendant ce temps, Tebboune préfère s’investir dans une guerre des images à l’échelle internationale plutôt que de réellement s'attaquer aux problèmes internes du pays. Il semble plus préoccupé par le prestige international et la reconnaissance qu’il pourrait obtenir, que par les souffrances quotidiennes de ses citoyens.

Un paradoxe diplomatique !

Le discours de Tebboune, qui oscille entre résistance et ouverture au pragmatisme international, révèle un paradoxe inquiétant. D’un côté, il se pose en défenseur des causes arabes et palestiniennes; de l’autre, il ne cesse de se rapprocher de puissances occidentales pour alimenter une forme d’isolation diplomatique avec ses voisins, notamment le Maroc. L’Algérie a pris l’habitude de se placer comme un centre de résistance dans le monde arabe, mais cette résistance est-elle véritablement constructive ?

Si l’Algérie continue à se positionner comme l’étendard de la lutte contre les «ingérences étrangères», elle oublie de regarder en face les enjeux réels de sa propre situation géopolitique. Avec un Maroc qui prend de plus en plus d’importance en Afrique du Nord et une diplomatie marocaine qui s’impose sur le continent, l’Algérie semble de plus en plus isolée. Et au lieu d’envisager une coopération régionale bénéfique pour tous, Tebboune continue de nourrir des tensions inutiles avec ses proches du Maghreb.

Au lieu de trouver des solutions concrètes, Tebboune semble persister dans un ‘antimarocanisme’ délibéré. Il devient évident que le pays est plus préoccupé par une rivalité vieille de plusieurs décennies que par l’amélioration des conditions de vie de ses propres citoyens.

 

 

 

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