C’est à ne rien y comprendre. D’un côté, le gouvernement affirme qu’il est à l’écoute des partenaires sociaux, vantant même l’approche participative qu’il a mise en place.
De l’autre, les syndicats estiment, au contraire, que l’Exécutif, dans sa démarche, ne favorise en rien des discussions dans un cadre apaisé.
L’Union marocaine du travail a d’ailleurs profité de son 12ème Congrès, tenu fin de semaine dernière, pour remettre sur la table la problématique du dialogue social.
Par la voix de son secrétaire général, Miloudi Moukharik, cette centrale syndicale a fermement fustigé l’attitude du gouvernement qui «s’obstine à entraver l’émergence d’un dialogue fructueux et réussi».
Ces assertions contradictoires ne disent qu’une chose : le dialogue social est au point mort.
Sauf qu’il ne devrait pas l’être. Car il faut avoir en mémoire ce qu’a affirmé le Souverain le 29 juillet dernier, lors de son discours à l’occasion de la fête du Trône.
«Je le dis au gouvernement : le dialogue social est un devoir et une nécessité; il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption. Et je lui dis également qu’il doit rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l’issue éventuelle de ce dialogue», avait-il déclaré.
Pourtant, actuellement, le dialogue social semble bel et bien interrompu.
Par la faute d’un gouvernement peu enclin à faire des concessions ou à cause de syndicats jusqu’au-boutistes, pas du tout disposés à relifter leur plateforme revendicative ?
De part et d’autre, chacune des parties devra mettre de l’eau dans son vin : le gouvernement en lâchant du lest sans tordre les équilibres budgétaires, les syndicats en revoyant leurs exigences à la baisse sans se compromettre.
Car ce statu quo participe à asseoir un climat social particulièrement délétère, avec en toile de fond la multiplication des manifestations de protestations.
Tout ce dont le Maroc n’a pas besoin dans un contexte économique pour le moins atone.■
D. W.