La Charte de la majorité est fin prête et une réunion est prévue lundi pour la présentation du bilan du gouvernement. C’est la déclaration faite ce jeudi à Rabat par Mustapha El Khalfi, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, Porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil de gouvernement. Objectif : présenter les réalisations à la lumière du plan des mesures d’urgence et conformément aux axes du programme gouvernemental.
Venons-en : en quatre mois, qu’a donc fait le gouvernement de Saad Eddine El Othmani ? Arrivera-t-il à convaincre l’opinion publique qu’effectivement, comme le laisse entendre El Khalfi, il aura initié des mesures qui ont eu un impact sur le citoyen et l’entreprise ? Peu sûr.
En effet, dans la conscience collective, ce que l’on retient de ces quatre mois de gestion, c’est plutôt le cafouillage incompréhensible relatif à la réforme du régime de change et, surtout, la gestion chaotique du dossier Al Hoceima. Dossier qui a d’ailleurs suscité la colère du Roi, au point de pousser le Souverain à diligenter une enquête afin de situer les responsabilités.
Comme nous le disions tantôt, en privilégiant le colmatage des brèches au lieu de trouver des solutions aux revendications sociales et économiques légitimes des populations de cette région, le gouvernement a contribué à pourrir la situation, rompant la confiance ténue qui existait entre les élus et les protestataires. Aujourd’hui, la parole politique est devenue d’ailleurs inaudible dans le Rif.
Alors, en dressant son bilan… le 11 septembre (sic !), il ne faudra surtout pas que le gouvernement élude le dossier Al Hoceima, qui aurait été certainement au point mort, n’eut été l’intervention du Roi.■
D. W.