Ce qui se déroule devant les yeux du monde en Palestine est un génocide en bonne et due forme. Une extermination programmée de tout un peuple, et ce depuis plusieurs décennies.
Car, cette guerre que certains semblent avoir découvert en octobre 2023, dure depuis plus de 70 ans.
Des décennies de crimes contre l’humanité, de tueries, de massacres, de déportations, d’expropriations, de spoliation des terres palestiniennes, d’incarcération sommaire, de liquidations ciblées, avec l’aval desdites grandes puissances de ce monde, avec à leur tête les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne dont le chef de file quand il est question d’Israël est la république française.
Cette situation qui dure depuis 75 ans, a morcelé les territoires occupés, réduits aujourd’hui à quelques quartiers, déjà précaires, souvent sans eau ni électricité, avec un blocus draconien, ce qui fait de Gaza et de la Cisjordanie deux prisons à ciel ouvert.
Sans oublier que 77% de la population de ces deux territoires sont déjà des réfugiées, qui ont fui la guerre et les crimes de l’État israélien.
Des quartiers entiers ont été vidés de leurs habitants. D’autres zones ont été délogées de force pour construire de nouvelles colonies qui grignotent chaque jour davantage de terre ne laissant qu’un périmètre réduit aux Palestiniens.
Ce qui fait de Gaza, l’une des régions les plus denses au monde, avec une concentration d’habitants au kilomètre/carré (6.090 habitants au km2, contre environ 450 en Israël) qui asphyxie les populations et les pousse à tout laisser derrière eux pour aller vivre sous des tentes dans des camps de réfugiés, avec ce danger qui plane toujours sur les têtes de se faire tuer à n’importe quel moment.
D’ailleurs, entre 2008 et 2020, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, 5.600 Palestiniens sont morts tandis que 115.000 ont été blessés.
En 2014, lorsqu'Israël a mené l'opération «Bordure protectrice» à Gaza, les instances onusiennes ont dénombré plus de 2.000 morts, dont une majorité de Gazaouis.
En 2018, quand des manifestations avaient éclaté le long de la frontière entre Israël et Gaza, on a recensé plus de 28.000 blessés du côté des Palestiniens.
Pour B’Tselem, l’organisation israélienne de défense des droits de l’Homme, le nombre de tués en deux décennies a atteint 8.881 dont 1.537 sont des mineurs. Le chiffre de morts dépasse aujourd’hui, après 75 ans de guerre et d’occupation les 100.000 morts.
Aujourd’hui, Gaza, qui est un territoire occupé, est devenu un tout petit territoire puisque la bande ne mesure que 41 km de long, entre 6 et 12 km de large, avec une façade maritime de 40 km.
Sa superficie totale est de 365 km2. La frontière avec Israël est longue de 59 km, celle avec l’Égypte de 13 km. Dans ce territoire s'entassent plus de 2,23 millions de personnes dont 1,7 million sont des réfugiés.
Selon les Nations unies, près de six Gazaouis sur 10 (59,8%) vivent sous le seuil de pauvreté. Près de la moitié de la population active (46,4%) est au chômage. Avant même les affrontements actuels qui ont poussé 175.000 personnes à se réfugier dans des écoles gérées par l’UNRWA (l’organisation onusienne chargée des réfugiés palestiniens), 1,3 million d’habitants de Gaza dépendent de l’aide humanitaire.
Voici la situation de Gaza que l’État d’Israël bombarde chaque jour, la qualifiant de grand danger pour la survie de l’État hébreu, qui, lui, est considéré comme l’une des plus grandes puissances militaires au monde, avec à la clef le droit d’avoir des armes nucléaires puisqu’Israël fait partie du club des puissances nucléarisées.
Voici l’équilibre des forces en Palestine, qui subit un génocide annoncé, avec une communauté internationale occidentale qui soutient Israël et condamne la Palestine, qualifiant la résistance de terrorisme.
Abdelhak Najib