Les travaux de la 16ème Réunion régionale des autorités nationales des Etats africains parties à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) se sont ouverts mardi, à Marrakech, avec la participation de délégations issues de 38 Etats Parties d’Afrique à la CIAC, ainsi que 6 organisations régionales et internationales (UN 1540 Committee, CEEAC, COMESA, EAC, IGAD, WCO).
Cette rencontre régionale, organisée en partenariat avec le secrétariat de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, porte sur le rôle des services gouvernementaux dans le cadre de la mise en œuvre de la CIAC, la coordination et le renforcement de la mise en œuvre nationale de cette Convention.
Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, l'usage potentiel d’armes chimiques par les acteurs non-étatiques constitue une grave menace pour la paix et la sécurité internationales et une véritable préoccupation à laquelle la communauté internationale se doit de conjuguer ses efforts pour y répondre de manière solidaire et déterminée.
"Le Maroc, qui n'a jamais développé, fabriqué, stocké ou utilisé d’armes chimiques, adopte une position de principe qui condamne fermement l’emploi d’armes chimiques par quiconque, où que ce soit et en toute circonstance", martèle Bourita.
"Fidèle au respect de la légalité internationale, il considère que le recours et l’emploi d’armes chimiques est une violation de la CIAC, des décisions du Conseil de sécurité, ainsi que des règles pertinentes du Droit international", ajoute le ministre dans une allocution lue en son nom par le DG des relations bilatérales et des affaires régionales au sein du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Fouad Yazough.
"En acceptant d'abriter cette importante rencontre, le Royaume du Maroc réitère son soutien, de longue date, à l’action engagée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, qu’il a intégrée dès l’entrée en vigueur de la CIAC, le 29 avril 1997", affirme le ministre, notant que le Maroc considère que "cette organisation doit être perçue comme un modèle dont devrait s'inspirer tous les intervenants qui s’activent pour l’élaboration des conventions internationales dans le domaine du désarmement".
Par ailleurs, il fait savoir que le Royaume, coordinateur du Groupe africain, estime que l'approche régionale suivie par l’OIAC constitue un atout important pour asseoir le principe de l’universalité de la Convention et forme un levier essentiel pour être au plus près des réalités et identifier précisément les défis auxquels sont confrontés les Etats Parties et cerner leurs besoins en matière d’assistance et de coopération spécifique à chaque région et sous-région.
Dans ce cadre, "le Maroc se félicite du lancement, en 2017, de la 4ème phase du programme de renforcement de la coopération avec l'Afrique pour la période 2017-2019, qui demeure un instrument déterminant de nature à accompagner les Etats africains dans la réalisation de leurs aspirations légitimes pour un développement inclusif et durable", note-t-t-il.
De même, fait observer Bourita, le Royaume se réjouit que l'élaboration de ce programme ait été déclinée en concertation avec les pays africains, selon leurs besoins, afin de surmonter les entraves au développement de leurs capacités nationales, en couvrant divers domaines, telles que le renforcement des capacités nationales et régionales de réaction aux attaques chimiques, ou encore la contribution à l’amélioration des utilisations pacifiques de la chimie.
"Fortement attaché à ce programme, le Maroc souligne la nécessité d’assurer sa prévisibilité et sa durabilité, en le soutenant par des allocations budgétaires et moins tributaires d’un financement volontaire. Ceci contribuera à donner la visibilité nécessaire pour les Etats Parties d’Afrique", précise Bourita.
Pour rappel, le Maroc a été récemment réélu pour un nouveau mandat de deux ans (2017-2019) au sein du Conseil exécutif de l'OIAC où il a siégé, au nom du Groupe Africain, pendant 19 ans. De même, le Maroc a été élu, en 2016, en tant que membre de la Commission de la confidentialité et membre du Comité consultatif pour l'éducation et la sensibilisation.■