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Législatives 2021: Akhannouch sort le grand jeu

Législatives 2021: Akhannouch sort le grand jeu

A 60 ans, Aziz Akhannoukh a pris de l’envergure politique.

Son objectif : faire jouer au RNI les premiers rôles lors des élections législatives de septembre prochain.

 

Par D. William

 

Après deux élections législatives raflées par le Parti de la justice et du développement (PJD), les autres formations politiques comptent bien faire tomber les islamistes de leur piédestal. Le Rassemblement national des indépendants (RNI), en particulier, affûte ses armes. Il vient de boucler sa tournée nationale d'échanges et d’information durant laquelle il a présenté son «Programme des indépendants».

Du terrain, écouter les doléances des citoyens, cultiver la proximité avec les Marocains, voilà, en quelque sorte, l’angle d’attaque choisi par les indépendants afin de ne pas se faire surprendre, une fois de plus, par le PJD. Il faut dire que depuis 2011, date à laquelle les islamistes ont bouleversé l’échiquier politique en prenant le pouvoir, le RNI a pris de l’embonpoint.

A force de conviction. Mais surtout grâce à son secrétaire général, Aziz Akhannoukh, qui a su en faire l’une des formations politiques les plus en vue du moment, et qui joue crânement sa chance pour remporter les législatives en septembre prochain. Aziz Akhannoukh prochain chef du gouvernement marocain ? Pour qui connaît la scène politique, cela n’est pas impossible. En 2011, personne n’avait parié sur le PJD.

Une nouvelle dimension

A 60 ans, Akhannoukh n’est plus ce novice en politique et cet homme docile qui a débarqué à la tête du ministère de l’Agriculture et des Pêches maritimes en 2007. Il n’est pas non plus quelqu’un que l’on qualifierait de bête politique.

Mais après 14 ans à la tête du de département de l’Agriculture, et pour avoir exercé sous les gouvernements Abbas El Fassi, Abdelilah Benkirane (I et II) et Saad Eddine El Otmani (I et II), il a eu le temps de s’aguerrir.

Mais surtout de comprendre les subtilités des pratiques politiques, avec tout ce que cela comporte comme duplicité, compromission, couardise, voire trahison. Mais c’est sans doute sous les magistères de Benkirane et El Otmani qu’il a véritablement appréhendé le jeu qui se jouait dans l’arène politique.

La cohabitation fut difficile, et l’est encore à maints égards. Et l’a été davantage quand Akhannouch a pris les rênes du RNI en 2016. Il a dû composer avec les islamistes, négocier âprement les termes de la participation de son parti au gouvernement et s’accommoder d’un Benkirane particulièrement vindicatif. Son premier coup politique en tant que chef de parti aura d’ailleurs

été d’avoir réussi, par sa force de caractère, à faire éjecter Benkirane de son poste de chef du gouvernement, ce dernier ayant été incapable de former une coalition, plongeant le Maroc dans une crise politique qui a duré plusieurs mois. Son second coup de maître est d’avoir pu laminer l’influence du PJD au sein de la majorité gouvernementale.

En effet, si les islamistes sont sortis vainqueurs des dernières législatives en raflant 125 sièges au Parlement, le RNI, avec ses 35 sièges et fort de ses alliances, a pu s’offrir très habilement des ministères stratégiques comme les Finances, l'Agriculture, le Tourisme ou encore l'Industrie et l'Investissement.

Akhannouch, un bon négociateur  ? Certainement. Cet homme, dont la fortune personnelle estimée à 1,9 milliard de dollars, d'après le classement 2019 du magazine américain Forbes, a dû, en cela, convoquer ses talents d’homme d’affaires pour ne pas que sa formation politique occupe une place cosmétique dans le gouvernement. Bien au contraire, aujourd’hui, le RNI joue les premiers rôles, ravissant la vedette au PJD. Est-ce néanmoins suffisant pour conquérir le cœur des électeurs ?

Une image à gommer

Aziz Akhannouch a beaucoup de boulot à faire dans la perspective des prochaines échéances. Le premier, et sans aucun doute le plus difficile, est de se débarrasser de l’étiquette de «formation politique élitiste» qui colle à la peau de son parti, et qui semble ancrée dans la conscience collective. Et ce n’est pas gagné pour le patron du Groupe Akwa et ministre de l’Agriculture. C’est pourquoi il s’évertue, depuis plusieurs mois, à polir l’image du RNI.

Et c’est là son second défi  : convaincre les électeurs que le RNI est composé de citoyens soucieux de se mettre au service de la collectivité, et qui œuvrent pour les intérêts supérieurs de la Nation. C’est sous cet angle qu’il faut certainement apprécier la tournée effectuée dans plusieurs régions du Royaume : prendre le pouls de la population, écouter les doléances des Marocains et Marocaines, se rapprocher du Maroc profond.

Stratégie gagnante  ? Le programme du RNI, évalué à 55 Mds de DH, aura-t-il la faveur des électeurs  ? Nous le saurons en septembre prochain. En sachant que, faisant partie de la majorité actuelle, les «RNistes» sont aussi comptables de l’action gouvernementale.

 

 

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