Jusqu’à fin 2018, quelque 179 conventions de financement ont été conclues dans le cadre du programme «Villes sans bidonvilles», couvrant 85 villes et centres urbains et traitant 294.134 ménages.
Dans son rapport sur le programme national des villes sans bidonvilles présenté, mardi, devant la commission du contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants, la Cour des comptes a recommandé l’instauration d’une plus grande rigueur dans la lutte contre la prolifération des bidonvilles.
Et ce, à travers le renforcement des mécanismes de contrôle et de dissuasion sur le plan juridique et technologique et la mise en place d’une communication appropriée pour vulgariser l’offre des aides publiques contre l’habitat insalubre, mettant ainsi un terme à la perception répandue de la garantie d’une rente publique future.
De même, au vu des résultats du programme et afin d’assurer de meilleures conditions de réussite aux futurs programmes publics contre l’habitat insalubre, l’État est appelé à adopter une démarche intégrée de développement humain allant au-delà de l’approche "logement" pour inclure les dimensions économiques et sociales dans les sites des nouveaux logements, en prévoyant des activités génératrices de revenus et en intégrant les services publics de base, à savoir l’éducation, la santé, le transport et la sécurité, souligne le rapport, présenté en présence du premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou.
Le gouvernement est, également, invité à agir sur l’offre, en proposant des solutions plus variées en produits de logement et aides financières pouvant répondre aux besoins des différents segments de ménages et tenant compte de leurs moyens financiers réels.
En outre, cette institution constitutionnelle a vivement recommandé de remédier à certaines lacunes dans la maîtrise des programmes publics relatifs à la lutte contre l’habitat insalubre, en mettant en place un nombre de bénéficiaires maîtrisés, avec des critères d’éligibilité standardisés et une base de données fiable.
Elle insiste aussi sur un schéma de financement réaliste et respecté, un foncier assaini et optimisé, une programmation réaliste et un délai d’exécution respecté, ainsi qu’une meilleure coordination d’ensemble avec une responsabilisation claire de chacun des acteurs.
La Cour des comptes estime que le développement du phénomène des bidonvilles et de l’habitat insalubre en général a été accentué par l’exode rural.
Il est aussi le résultat de l’absence d’une stratégie d’aménagement du territoire, permettant une stabilité de la population, une juste répartition des activités sur le territoire national et une planification urbaine adéquate tenant compte des différentes couches sociales.
Lancé officiellement en 2004, le programme national des villes sans bidonvilles s’inscrit dans la politique de l’État en matière d’habitat.
Ainsi, jusqu’à fin 2018, quelque 179 conventions de financement ont été conclues dans le cadre du programme, couvrant 85 villes et centres urbains et traitant 294.134 ménages.
Ces conventions ont prévu un investissement prévisionnel de 28.200 MDH, dont l’aide publique provenant du Fonds de solidarité habitat et intégration urbaine (FSHIU) est de 7.030 MDH.
Le reste étant financé, essentiellement, par les plus-values des produits de la péréquation et les contributions des bénéficiaires.
Par ailleurs, trois modes opératoires ont été retenus pour la résorption des bidonvilles, à savoir la restructuration, le relogement et le recasement.