On en convient, cela peut être considéré comme un abus de langage. Car Omar Hilale et gueuler, ce n’est pas forcément une bonne association, surtout pour un diplomate de carrière, habitué à choisir ses mots avec une certaine délicatesse.
Ce qui ne l’empêche nullement d’être tranchant, cinglant, voire très agressif quand il le faut. Particulièrement quand, du côté de l’Organisation des Nations unies, la diplomatie algérienne se permet des errements et généralités douteux sur la question du Sahara marocain.
Ce Gadiri de 71 ans veille scrupuleusement à la défense des intérêts supérieurs du Royaume. Depuis fort longtemps. Il fut ambassadeur à Singapour, Nouvelle-Zélande, Australie et en Indonésie, mais aussi secrétaire général du ministère des Affaires étrangères entre 2005 et 2008.
En novembre 2008, il devint représentant du Maroc aux Nations unies à Genève. Six ans après, en 2014, il est nommé représentant permanent du Maroc aux Nations unies à New York.
Les subtilités de la diplomatie, il connait bien donc. Son patriotisme, son talent d’orateur, sa parfaite maîtrise du dossier du Sahara marocain et sa riche expérience dans la diplomatie, acquise tout au long de son parcours professionnel, en font un redoutable interlocuteur.
Dans les couloirs des Nations unies, Omar Hilale est l’épouvantail de la diplomatie algérienne. Il ne concède rien aux représentants algériens qui s’aventurent sur un terrain, celui du Sahara marocain, dont ils n’ont ni maîtrise ni connaissance profonde.
Le 11 mai courant à Sainte Lucie, ce diplomate chevronné a ainsi sèchement recadré le chef de la délégation algérienne au séminaire du C24, Nadir El Arabaoui, qui s’en est violemment pris à Bahiya Ghalla, vice-présidente de la région Dakhla-Oued Eddahab, qui a évoqué la situation des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, en Algérie.
Mieux encore, Hilale a donné une savante leçon d’histoire à l’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, en réponse à cette tentative d’intimidation et aux mensonges sur la question du Sahara marocain.
«M. l'ambassadeur, vous avez raté une occasion de vous taire et vous avez raté votre première participation au C24», a-t-il lancé, tout en démontant l’argumentaire fallacieux du diplomate selon lequel l’Algérie a un soi-disant «statut d’observateur sur le dossier du Sahara marocain». Morceaux choisis.
⦁ «Je voudrais vous ramener à l'histoire, au cas où vous vous intéressez à l'histoire de votre pays ou si vous ignorez l'histoire de votre diplomatie : dans une lettre adressée par votre Représentant permanent à New York, le 19 novembre 1975 au Conseil de sécurité, il y est écrit noir sur blanc - qu’outre l'Espagne, en tant que puissance administrante, les parties concernées et intéressées dans l'affaire du Sahara occidental sont l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie -. À l'époque, l’Algérie ne mentionnait même pas le polisario».
⦁ «Vous dites que vous n'êtes pas partie, pourquoi vous financez le +polisario+ ? Vous dites que vous n'êtes pas partie, pourquoi vous armez le +polisario+? Vous dites que vous n'êtes pas partie, pourquoi vous négociez au nom du +polisario+? Vous dites que vous n'êtes pas partie, pourquoi vous menez une campagne diplomatique et politique pour le +polisario+? Vous dites que vous n'êtes pas partie, pourquoi vous avez rappelé votre ambassadeur à Madrid parce qu'elle a pris position en faveur de l’Initiative d’autonomie ?
⦁ Vous dites que vous n'êtes pas partie, pourquoi vous menez des démarches auprès de chaque pays qui change de position sur le Sahara marocain ? Qui a combattu à Amgala ? Ce sont les soldats algériens qui ont été faits prisonniers…
Quand on fait face à Omar Hilale, mieux vaut avoir une parfaite maîtrise de son sujet.
Succès diplomatiques
Le pouvoir algérien est passablement irrité par la dynamique d’adhésion internationale au plan d’autonomie proposé par le Maroc comme seule et unique solution à ce différend régional. Un conflit artificiel qu’Alger entretient insidieusement depuis plus de 45 ans.
Mais aujourd’hui, plus que jamais, s’inscrivant dans un processus irréversible, il y a un soutien toujours beaucoup plus important à la marocanité du Sahara et à la légitimité des droits du Royaume sur ses provinces du Sud.
Au séminaire régional du C24 pour les Caraïbes, qui s’est tenu du 11 au 13 mai courant, plusieurs pays se sont ainsi mis en orbite pour faire cause commune avec le Maroc. Gambie, Sainte Lucie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Côte d’Ivoire, Sierra Leone…, tous ont réitéré leur soutien au plan d’autonomie.
Ce soutien massif, qui vient s’ajouter à bien d’autres, agace Alger et le polisario, de plus en plus marginalisés sur la scène internationale.
Il est le reflet des victoires engrangées par la diplomatie marocaine depuis plusieurs mois, et dont l’un des principaux marqueurs aura été la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud.
Amérique, Europe, Asie, Afrique, la diplomatie marocaine scintille partout, quand celle de notre voisin est flétrie et décrédibilisée au fur et à mesure que la communauté internationale embrasse la vérité historique : la marocanité du Sahara. Comme le proclame toujours haut et fort Omar Hilale.
F. Ouriaghli