Le plan de paix de Joe Biden pour Gaza, soutenu par le Maroc, offre une lueur d'espoir pour mettre fin aux violences dans la région. Mais aboutira-t-il ?
Par D. William
Le plan proposé par le président américain, Joe Biden, pour Gaza reste une mince lueur d'espoir de mettre fin à la tuerie orchestrée par l’armée israélienne dans un territoire où des milliers de civils vivent l'enfer quotidien des bombardements et de la destruction. Ce plan en trois phases claires et stratégiques, chaque étape étant conçue pour répondre à des besoins spécifiques et urgents, pourrait marquer un tournant décisif dans le conflit entre Israël et le Hamas s’il réussit.
La première phase, consistant en un cessez-le-feu temporaire de six semaines, vise à stopper immédiatement les violences qui ont fait plus de 36.500 morts à Gaza, pour permettre la libération de certains otages israéliens et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans ce territoire. Cette aide est indispensable pour soulager une population prise au piège des conflits et manquant de tout : nourriture, eau potable, médicaments et abris…
La deuxième phase est sans doute la plus délicate. Elle appelle à une cessation permanente des hostilités, suivie d’un retrait progressif mais complet des forces israéliennes de Gaza. Ce retrait reste une pierre d’achoppement majeure, car il implique une réévaluation des positions de sécurité israéliennes. Enfin, la troisième phase aborde la reconstruction des zones dévastées et le retour des déplacés. Car pour qu’une paix durable soit envisageable, il faut que les habitants de Gaza puissent retrouver des conditions de vie dignes, avec des infrastructures de base rétablies et des logements reconstruits. Cette phase est également essentielle pour rétablir une certaine normalité et permettre à l’économie locale de reprendre son souffle. Sauf que cette initiative du président américain, considérée «positivement» par le Hamas divise en israël.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se retrouve dans une posture délicate, jonglant entre les exigences de ses alliés d'extrême droite et la pression internationale. L’attaque du Hamas le 7 octobre dernier, marquant le début de cette guerre sanglante, a laissé un Israël traumatisé et un Netanyahu sous le feu des critiques et dans la tourmente politique. Le dirigeant israélien doit composer avec une coalition gouvernementale fragile, menacée de dissolution si un cessez-le-feu est accepté sans la destruction totale du Hamas, un objectif qu’il a publiquement défendu.
Par ailleurs, les manifestations récurrentes de milliers d'Israéliens réclamant la libération des otages montre une société divisée et épuisée par le conflit, espérant une solution rapide. En cela, la colère monte contre un gouvernement perçu comme inefficace et insensible aux souffrances des civils. Mais pour Netanyahu, accepter le plan Biden sans garantir la destruction totale du Hamas risque de fragiliser davantage sa coalition et de l’entraîner vers une crise politique majeure.
Une initiative soutenue par le Maroc
Le plan de Biden, bien qu’imparfait aux yeux de certaines factions israéliennes, représente une chance réelle de mettre fin à la spirale de violence et à l’effusion de sang. C’est pourquoi d’ailleurs il est appuyé par le Maroc qui, sous l’égide du Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, s’est positionné comme un acteur clé pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient.
Le Royaume a été d’ailleurs le premier pays à acheminer une aide humanitaire (denrées alimentaires, médicaments et d’autres fournitures essentielles) Le Maroc adhère, Netanyahu dans l'expectative Le plan de paix de Joe Biden pour Gaza, soutenu par le Maroc, offre une lueur d'espoir pour mettre fin aux violences dans la région. Mais aboutira-t-il ? Par D. William L Plan Biden pour Gaza par voie terrestre aux populations de Gaza. Un geste salué par la communauté internationale et qui a renforcé la position du Royaume comme un modèle de solidarité et d’engagement en faveur de la paix. Mais la paix, il faut que Netanyahu la veuille. Et cela commence par accepter la solution à deux États, avec un État palestinien souverain aux frontières de 1967, vivant en paix aux côtés d’Israël.
Une solution vivement défendue par le Roi qui ne manque pas de rappeler, dans plusieurs de ses discours, son «soutien constant au peuple palestinien frère pour recouvrer ses droits légitimes et établir son Etat indépendant et souverain, sur les frontières du 4 juin 1967, avec Al-Qods-Est pour capitale, sur la base de la solution à deux Etats».
Or, depuis qu’il est pouvoir, Netanyahu orchestre une série de politiques qui sapent les fondations mêmes de la solution à deux États. Et ce, en poursuivant une stratégie d'expansion des colonies en Cisjordanie et l'annexion de facto de terres palestiniennes, rendant pratiquement impossible la création d'un État palestinien viable. Aujourd’hui, chaque cycle de violence est utilisé par le Premier ministre israélien pour justifier des mesures sécuritaires draconiennes, qui renforcent davantage l'occupation et éloignent la perspective de la solution à deux États.