Une nouvelle résolution entérine le processus politique et enterre définitivement le référendum.
Pour le régime algérien, c’est plutôt le statu quo ou rien.
Par D. William
Nouvelle désillusion d’Alger dans le dossier relatif au Sahara marocain. L'Assemblée générale des Nations Unies vient de réaffirmer son soutien au processus politique mené sous les auspices du Conseil de sécurité pour régler ce différend régional, mettant ainsi un terme définitif au référendum. L'Algérie, partie prenante dans le conflit, qui en tire sournoisement les ficelles, semble résister à cette orientation internationale en soutenant activement les séparatistes du Polisario, entretenant ainsi un conflit régional artificiel.
Cette position compromet le climat propice au dialogue et à la coopération nécessaires pour trouver une solution politique juste et mutuellement acceptable. La résolution de l'Assemblée générale souligne l'importance de la coopération pleine et entière de toutes les parties, y compris l'Algérie, avec le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel. Elle salue également l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc en 2007, reconnue comme «sérieuse et crédible» par la communauté internationale. Le texte souligne la prééminence de cette initiative d'autonomie dans les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007, établissant ainsi les paramètres d'une solution politique réaliste et pragmatique.
Les résolutions récentes, telles que la 2703 adoptée en octobre 2023, réaffirment la nécessité d'une approche basée sur le compromis et le réalisme. Par ailleurs, les résolutions saluent les mesures prises par le Maroc pour la promotion et la protection des droits de l'Homme dans les provinces du Sud et appellent également à l'enregistrement des populations des camps de Tindouf, mettant ainsi en lumière la nécessité de transparence et de responsabilité dans la gestion de cette question humanitaire.
Les Etats-Unis dans la même ligne
La posture politique des Etats-Unis dans le dossier du Sahara marocain s’inscrit dans la même veine que la résolution que vient d’adopter l’AG de l’ONU. Le sous-Secrétaire d'État adjoint américain pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris, en visite à Alger, ne dit pas autre chose. Dans une longue interview publiée le 9 décembre courant sur le site de l’Ambassade des USA à Alger, une phrase transparait comme un nouveau camouflet au régime algérien : «les États-Unis considèrent la proposition d’autonomie du Maroc comme sérieuse, crédible et réaliste».
Ainsi, les États-Unis, tout en reconnaissant la crédibilité de l'initiative d'autonomie du Royaume, insistent sur l'importance cruciale du soutien de l'Algérie au processus politique de l'ONU, qui reste la seule voie viable pour parvenir à une solution juste et durable. Et qui, surtout, va éloigner la région du spectre de l'escalade militaire et favoriser un avenir de stabilité et de prospérité pour tous les habitants de la région. Sauf qu’Alger, en manipulant constamment les séparatistes du polisario, souffle sur les braises de la discorde et alimente les tensions.
C’est pourquoi Joshua Harris appelle toutes les parties impliquées à s'inscrire dans une approche constructive, plutôt que de persister dans des actions pernicieuses qui ne feront qu'éloigner davantage la région d'une solution politique durable. Mais le pouvoir algérien ne l’entend pas de cette oreille. Depuis des décennies, il s'est imposé comme un acteur majeur dans le maintien de cette situation délétère, utilisant le front polisario comme une marionnette pour ses propres desseins. C'est le soutien indéfectible de l'Algérie aux séparatistes qui a transformé la question du Sahara marocain en conflit prolongé et nuisible tant économiquement que politiquement pour toute la région du Maghreb.
Une situation dont elle se réjouit, puisque ce statu quo sied à l’arithmétique politicienne malsaine du pouvoir algérien, et ce pour au moins une raison : il permet de systématiquement désigner un «ennemi» extérieur (le Maroc en l’occurrence) comme source de tous les maux dont souffre le pays, surtout lorsque la rue algérienne dénonce ce régime rompu aux rouages des passe-droits et de la concussion, et incapable de répondre à ses aspirations légitimes. Cela explique, d’ailleurs, pourquoi le pouvoir algérien est resté de marbre face à la démarche initiée par le Roi Mohammed VI.
Par trois fois, le Souverain a tendu la main à l’Algérie. Sans succès. Les dirigeants algériens préfèrent se murer dans une posture hostile, sans raison objective valable. Ce qui n’est ni plus ni moins que le reflet d’une certaine immaturité, voire inintelligence politique.