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8 mars, quelle mascarade !

8 mars, quelle mascarade !

 

Par Abdelhak Najib. Écrivan-journaliste

 

On n’en a pas encore fini avec cette grande blague nommée 8 mars. Nous en avons encore à épiloguer sur cette hypocrisie criarde qui dit penser aux femmes et à leurs sorts. Chaque 8 mars, nous avons droit aux mêmes effets de manche, à la même littérature de la culpabilisation et de la victimisation, aux mêmes rengaines sur le sort réservé aux femmes, dans ce cher Maroc, qui avance à plusieurs vitesses, avec des pannes, des crevaisons et des coulages de moteur.

Nous avons également droit aux mêmes slogans éculés, qui n’ont plus aucune teneur et, surtout, aucun droit de cité dans un pays où les femmes marocaines, dans leurs grandes différences arrachent, chaque jour, des droits, à la fois dans la douleur et dans le défi d’une pensée archaïque et stigmatisante, qui a fait son temps, mais qui a la peau dure, malgré tous les efforts consentis pour l’égalité des chances, dans tous les domaines de la vie. 

Chaque année, nous faisons le solde de tout compte et on se gargarise de bilans futiles qui ne reflètent pas toutes les réalités vécues et endurées par les femmes au Maroc. Arrêtons-nous d’abord sur cette date du 8 mars.

Je pense que l’on doit célébrer la longue marche des femmes 365 jours durant. Parce que les femmes, dans leurs grandes et profondes différences, relèvent de grands défis, tous les jours et à tous les instants. Elles n’attendent pas le 8 mars pour se mettre au travail. Elles n’attendent pas ce jour anniversaire de pacotille pour gagner leurs vies. Elles ne sont pas là, les bras croisés, à méditer sur le sens de cette journée mondiale pour se battre pour leur dignité et leur intégrité.

Non, ceci est un combat de tous les jours. C’est une lutte acharnée où il faut aller au charbon, où il faut descendre dans les tranchées de la vie quotidienne, avec ses coups de poing et ses revers de fortune   dans un pays où la femme, malgré toutes les avancées réalisées dans tous les domaines, n’arrive pas encore à obtenir la place de choix qui lui revient de droit.

Il ne faut pas, non plus, oublier que nous devons saluer le travail réalisé par toutes ces grandes dames à la fois connues et médiatisées, celles dont tout le monde parle, à longueur d’année, mais il ne faut pas oublier toutes ces femmes qui sont les véritables héroïnes du quotidien, ces femmes qui réalisent des choses incroyables, dans la modestie et le silence.

Ces femmes dont personne n’entend la voix. Pourtant, elles crient haut et fort leur souffrance, leur résilience et leur résistance face aux archaïsmes et à l’ignorance criarde.

En fin et en guise de conclusion : Qu’entendons-nous par l’émancipation de la femme ? Est-ce son indépendance financière ? Est-ce son intégrité en tant qu’être humain qui doit se battre pour sa liberté ou est-ce un slogan vide de sens que l’on peut remplir avec tout ce qui nous passe par la tête ? 

Qu’entendons-nous par l’égalité des genres ? Que veut dire l’équité sociale dans les rapports femmes /hommes ? Avons-nous pris le pouls de la société dans ses profondes ramifications pour voir à quel point nous sommes en arrière sur la question de la femme, comparés aux autres pays au monde, mais surtout en Afrique et dans le monde arabe ?

Avons-nous réalisé que jamais société digne de ce nom, ne peut aspirer à la grandeur sans mettre la femme au centre des décisions à prendre, sans faire en sorte que la femme ait la place qu’elle mérite au sein de la société.

 

 

 



 

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