Fatima Loukili, celle qui faisait trembler ses invités sur les plateaux de télévision, s’est éteinte au petit matin du mardi 26 mars à l’âge de 67 ans après une longue maladie.
Diplômée de philosophie et des sciences sociales, les débuts de Loukili furent sur les ondes de la radio de Médi 1 en 1982, avant de rejoindre la chaine de télévision nationale en 1986, rue El Brihi. La native de Meknès fera partie de cette armada de journalistes qui vont faire bousculer les choses à l’ère du fameux slogan «la télé bouge» initiée par la TVM.
Sur 2M, elle imprime incontestablement son art, où elle devient la journaliste vedette du moment grâce entre autres, à son émission «L’homme en question», où elle y avait reçu notamment feu Yasser Arafat. Elle marque les esprits grâce à sa hargne et sa maîtrise des débats politiques. Par la suite, Fatima Loukili quitta la chaîne de Ain Sebaa pour occuper le poste de chargée de mission à l’ONDA.
La défunte avait plusieurs cordes à son arc, en plus de son métier de journaliste engagée, étant passionnée par le 7ème art. Elle devient scénariste et empreinte la voie de l’acting. Ainsi, sous la direction de la réalisatrice Farida Benlyazid, elle joue dans le court- métrage «Une porte sur le ciel» en 1986, «Casablanca Casablanca» en 2002 et «Ruses de femmes» en 2005. Avec le cinéaste Jilali Ferhati, elle s’illustre dans «La plage des enfants perdus» en 1991 et «Mémoires en détention» en 2003. Elle était également scénariste de plusieurs films dont les plus en vogue sont les 3M histoire inachevée et Islamour.
Très active, Fatima Loukili préside en 2022 le festival du film documentaire sur la culture, l’histoire et l’espace sahraoui hassani. Auparavant, elle avait dirigé la Commission d'aide à la production cinématographique.
Son amour pour les mots et son tempérament de guerrière nous laissent un parcours atypique.
Paix à son âme.
I.Z