Il a fallu un message du Roi pour que l’enseignement préscolaire devienne subitement une priorité pour le gouvernement.
Depuis hier, en effet, le préscolaire est au centre des préoccupations et a été le thème principal du Conseil de gouvernement qui s’est tenu ce jeudi.
Le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a même pris un engagement solennel : créer 4.000 nouvelles classes dans le préscolaire dès l’année prochaine et généraliser à 100% ce type d’enseignement durant les prochaines années.
En fait, il a repris à son compte, et c’est tant mieux, la volonté royale, ou plutôt les instructions du Souverain : rendre obligatoire l’enseignement préscolaire.
Et pour cela, le gouvernement va casser sa tirelire : 30 milliards de dirhams seront mobilisés pour la création et l'aménagement de plus de 57.000 salles de classe durant la prochaine décennie, quelque 56.000 éducateurs seront aussi mobilisés et 27.000 éducateurs actifs formés et habilités.
Objectif : inclure dans le préscolaire les 700.000 enfants qui en sont actuellement exclus.
Cela ressemble beaucoup à… un plan Marshall pour le préscolaire. Pourtant, ce n’est pas aujourd’hui que l’importance de cet enseignement dans le système éducatif national a été démontré.
L’ancien ministre, économiste et professeur universitaire, Mohamed Berrada, avait déjà attiré l’attention là-dessus dans une interview accordée à Finances News Hebdo en mars 2017.
«Notre système éducatif a besoin d’être réformé. Surtout au niveau des méthodes d’enseignement, de la maîtrise des langues, des capacités de réflexion et de l’esprit d’entreprise. On y travaille depuis longtemps sans d’ailleurs beaucoup de résultats. En fait, c’est un travail de longue haleine qui exige une vision globale incluant le préscolaire et une implication de toutes les composantes de la société».
Des propos qui ont tout leur sens aujourd’hui.■
D. W.