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«Ridaa Annisyane» de Driss Roukhe : L'écriture est une grande exigence envers soi

«Ridaa Annisyane» de Driss Roukhe : L'écriture est une grande exigence envers soi

L’acteur et réalisateur, Driss Roukhe, vient de publier un nouveau livre. Il s’agit de son roman : «Ridaa Annisyane». Un autre regard sur la vie et le monde de la part d’un artiste complet qui réfléchit à la société dans laquelle il évolue, avec introspection et profondeur.

 

Abdelhak Najib 
Écrivain-journaliste

 

Il fait partie de ces visages, à la fois humbles et sincères, qui ont cette capacité de s’exprimer dans plusieurs registres, avec la même acuité et sans jamais se contenter de ce qui pour d’autres serait une finalité en soi. Driss Roukhe est un acteur accompli, qui a côtoyé les meilleurs et les plus grands donnant la réplique à des figures comme George Clooney, Chris Cooper, Amanda Peet, Matt Damon, Brigitte Nielsen, Robert De Niro, Jeffrey Wright, Brad Pitt, Koji Yakusho, Cate Blanchett et tant d’autres grandes figures du cinéma mondial dans des films comme Babel, Syriana, Arn, Détention secrète, Green Zone, Or noir, The Situation …etc.  Pourtant, il a gardé la tête sur les épaules et les pieds sur terre, sans jamais prendre le melon. Il est aussi réalisateur ayant déjà une belle filmographie derrière lui, d’abord un documentaire, Meknès, Versailles au Maroc. Ensuite, Meknès 1986 et Jrada Malha sans parler de quelques courts-métrages tels que Chaos et Double voix. Il est actif comme comédien depuis 1996 et a joué dans plus de 100 projets entre cinéma et télévision. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire, de lire, de s’intéresser à tout ce qui peut nourrir son imaginaire et lui apporter une autre vision sur qui il est, sur les autres, sur le Maroc, sur la situation actuelle du monde où l’artiste, quand il est sincère, a un grand rôle à jouer pour mettre en lumière des thématiques comme l’injustice humaine, la paix, la fraternité, l’engagement pour les autres, la justice sociale,  l’ouverture sur les autres cultures, la tolérance dans un monde de plus en plus clivé et sectaire : «Ce n’est pas parce qu’on est acteur, réalisateur et scénariste qu’on est exceptionnel. Loin de là. Être artiste n’est pas aussi facile que ça. On se sacrifie pour l’art. Il faut semer les bonnes graines pour en cueillir les bons fruits. Même si le don ne fait pas défaut, si on ne l’affine pas et qu’on ne cherche pas à évoluer en étant curieux, généreux, ouvert de cœur et d’esprit, on stagne. Les futurs comédiens comme les futurs réalisateurs doivent se donner à fond, être curieux et se dépasser », souligne l’écrivain-réalisateur, qui sillonne plusieurs territoires de création, avec la même passion, sans compromis et sans compromission. 

Pour Driss Roukhe, écrire et publier des livres, comme son dernier opus : «Ridaa Annisyane», participe de cette volonté d’explorer  d’autres zones d’ombre en soi pour leur offrir quelque lumière : «Écrire un roman est une autre forme de périple intime pour aller scruter d’autres horizons en nous. Dans un sens, ce n’est pas si éloigné de l’écriture cinématographique, mais ici, avec le roman, c’est le mot, c’est la phrase et ce qu’ils cachent qui sont le vecteur de mes émotions. Au cinéma, le langage est autre : c’est l’image qui doit porter en elle sa teneur et ses signifiances multiples», précise l’écrivain, qui a déjà publié d’autres ouvrages, toujours avec cette constante : la sincérité du propos et la quête de sa propre vérité : «Selon mon vécu et mes expériences, pour réussir, il faut être vrai. Il faut accorder le temps nécessaire à son œuvre, avoir le souci du détail surtout, et être exigeant envers soi et avec autrui», souligne Driss Roukhe, pour qui, jouer devant la caméra, réaliser, écrire un scénario, publier un roman participe de ce désir d’aller au-delà du visible pour toucher l’invisible, le non-dit, ce qui se dérobe constamment à nous et qui nous tient en haleine en tant que créateur : «La seule exigence est d’abord envers soi. Quand on choisit cette vie et cette trajectoire en tant que comédien, que réalisateur et écrivain, il faut être au plus près de ses démons, de ses failles, de ses questionnements, de ses désirs d’aller au-delà des contingences de la vie pour laisser une trace, même minime, mais c’est un témoignage sincère de notre passage sur terre célébrant ainsi cette chance qui nous est donnée d’être vivant, ici et maintenant».

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