La convention de coopération et de partenariat dans le domaine des enquêtes et investigations relatives à la lutte contre le dopage est entrée en vigueur, mercredi, avec pour objectif de consolider l’intégrité et la transparence en milieu sportif.
Une cérémonie a été organisée à cette occasion à Rabat, en présence des représentants des institutions partenaires à cette convention, conclue entre l’Agence marocaine antidopage (AMAD), la Présidence du ministère public, la Gendarmerie Royale, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII).
Cette convention a pour objectif de mutualiser les efforts des autorités publiques concernées et de garantir la complémentarité de leurs missions en vue de prévenir et de réprimer les infractions liées à l’usage de substances interdites.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohamed Saad Berrada, a indiqué que cette convention offre un cadre institutionnel intégré visant à lutter efficacement contre le dopage grâce à la coordination, la concertation et l’échange d’informations.
Il a réaffirmé l’engagement de son département à appliquer les dispositions de la loi n°97-12 et à mettre en œuvre les normes internationales y afférentes, en vue d’assurer une pratique sportive saine et de consolider le rayonnement du Maroc aux niveaux continental et international.
Le ministre a également salué la création d’une commission conjointe d’enquêtes et d’investigations, chargée de suivre la mise en œuvre des programmes de coopération, de proposer les ajustements techniques nécessaires et d'élaborer des rapports annuels sur les résultats de l'action commune dans ce domaine, illustrant l’esprit de responsabilité et de transparence.
De son côté, le Procureur général du Roi près la Cour de cassation, Président du Ministère public, Hicham Balaoui, a souligné que cet accord reflète la volonté résolue des parties signataires de fédérer leurs efforts afin de relever les défis et surmonter les difficultés liées au dopage dans le sport, au moment où le Royaume s'apprête à accueille des manifestations sportives d’envergure continentale et internationale.
Balaoui a relevé que le sport va au-delà d'une simple activité physique, individuelle ou collective, et représente désormais un levier majeur de croissance économique, un outil de promotion du développement humain et de lutte contre l'exclusion et la marginalisation, ainsi qu'un "soft power" de rayonnement international.
Il a, dans ce sens, averti contre les dangers du dopage, qui non seulement constitue une transgression des règles d'intégrité, de transparence et d'égalité entre les sportifs, mais compromet aussi la santé des sportifs et leur parcours, et nuit à la réputation du sport à l’échelle mondiale.
Pour sa part, le Général de Brigade Mouhsine Boukhabza, Chef du Service Central de la Police Judiciaire de la Gendarmerie Royale, a mis en avant la contribution de la Gendarmerie Royale, aux côtés des autres partenaires, et la valeur ajoutée qu'elle apporte en matière de partage d’expériences, notamment sur le plan opérationnel.
Il a ajouté que son implication dans les activités scientifiques et académiques prévues dans le cadre de cet accord permettra de renforcer les compétences des officiers de la police judiciaire. Boukhabza a, en outre, affirmé que la Gendarmerie Royale, en tant qu'acteur dans ce domaine, et en vertu des attributions qui lui sont dévolues, mobilise toutes ses ressources humaines et techniques, pour lutter contre les réseaux criminels actifs dans le trafic de médicaments, de substances et de compléments alimentaires non autorisés et généralement nuisibles.
Et d'ajouter qu'elle veille aussi à renforcer les capacités de ses éléments, tant au niveau de la formation de base que de la formation continue, afin de développer leurs compétences en techniques d’enquête et d’investigation, ainsi qu'en matière des meilleures pratiques liées à l'intervention contre les activités criminelles portant atteinte à la sécurité publique et à la santé des citoyens.
De son côté, le chef du service des statistiques et de l’analyse stratégique à la Direction de la police judiciaire, Redouane Ghazal, a indiqué que la DGSN, dans le cadre de la poursuite de ses efforts de lutte contre le dopage dans le sport au Maroc, a intégré cette priorité dans sa nouvelle stratégie de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes pour la période 2022-2026.
Il a souligné que l’accord signé entre la DGSN et l'AMAD, d’une part, et les autres parties concernées, d’autre part, constitue un indicateur majeur de l’ouverture de la DGSN sur son environnement externe et de son engagement total dans la lutte contre le dopage dans le domaine sportif, en coopération avec les acteurs concernés.
Cet engagement, poursuit-il, se traduit particulièrement par la formation, l’échange d’expertises et d’expériences autour de thématiques d’intérêt commun, ainsi que par l’élaboration de programmes conjoints de formation destinés à renforcer la lutte contre les infractions liées au dopage.
Quant à la présidente de l' AMAD, Fatima Abouali, elle a fait savoir que cette convention vise à unifier les efforts, à échanger les informations et à organiser des sessions de formation, conformément aux dispositions de la loi 97-12 et aux normes internationales en vigueur dans ce domaine.
Elle a, en outre, indiqué que la signature de cette convention constitue une étape essentielle sur la voie de l'instauration d'un système national intégré, basé sur la coopération et la confiance, visant à prévenir les infractions et à sensibiliser à leurs risques, à même de garantir la crédibilité des compétitions sportives et de renforcer l’image du Maroc en tant que pays qui respecte ses engagements internationaux dans le domaine du sport en général, et de la lutte contre le dopage en particulier.
Le Directeur général de l'Administration des douanes et impôts indirects, Abdellatif Amrani, a, quant à lui, souligné que la lutte contre le dopage relève de la responsabilité nationale collective impliquant les efforts des institutions sécuritaires, sanitaires et sportives, notant que l’administration des douanes envisage de lancer une série d'initiatives concrètes visant à faire de la lutte contre le dopage une priorité nationale, en coopération avec ses partenaires institutionnels.
Dans une allocution lue en son nom, il a précisé que ces initiatives incluent la formation des agents des douanes opérant aux points de passage frontaliers, afin de leur permettre de distinguer avec précision les médicaments légaux des substances dopantes interdites, l’organisation de sessions de formation spécialisées à l'Institut de formation douanière (IFD) de Benslimane au profit des nouveaux douaniers et de ceux en exercice, ainsi que la contribution à l’élaboration d’un classement douanier spécifique aux produits dopants afin de faciliter leur identification et leur suivi dans le cadre du système international de contrôle.