La cour pénale de première instance d’Aïn Sebaâ, à Casablanca, a condamné plusieurs membres de la famille de Hicham Jerando, un youtubeur diffusant du contenu sur les réseaux sociaux, pour leur implication dans l’offense à une institution constitutionnelle.
Dans un jugement rendu mercredi soir, la cour a prononcé une peine de deux mois de prison avec sursis et une amende de 20 000 dirhams à l'encontre de la sœur du youtubeur.
Son mari a été condamné à une peine de prison ferme de deux ans, ainsi qu’à une amende de 40 000 dirhams, tandis que leur fils a écopé de trois ans de prison ferme et d'une amende de 40 000 dirhams.
La cour a également condamné quatre autres personnes liées à ce youtubeur, qui se trouve actuellement à l’étranger. Deux d'entre eux ont été condamnés à trois ans de prison ferme chacun, accompagnés d’une amende de 20 000 dirhams.
Le troisième a été condamné à deux ans de prison ferme, tandis que le quatrième a écopé d'une peine d'un an de prison ferme et d’une amende de 40 000 dirhams.
L’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), par son antenne de Taza, a vivement protesté contre ces décisions judiciaires et exprimé son soutien à la famille dans cette affaire.
Les suspects étaient accusés de « participation à l’insulte d'une institution constitutionnelle », de « diffusion de fausses informations visant à nuire à la vie privée et à la diffamation », ainsi que de « menaces ». L'un des accusés faisait également face à l'accusation d'avoir « insulté un avocat dans l’exercice de ses fonctions ».
Pour rappel, Hicham Jerando est un youtubeur marocain installé au Canada, connu pour sa chaîne YouTube intitulée "Tahadi". Créée en janvier 2022, la chaîne a rapidement gagné en popularité, atteignant plus de 780 000 abonnés en trois ans .
Au départ, la chaîne abordait des sujets liés à l'entrepreneuriat, au développement personnel et à la gestion financière. Cependant, au fil du temps, Hicham Jerando a orienté son contenu vers des dénonciations de la corruption au sein de l'administration et de la justice marocaines, se présentant comme un militant anticorruption. Cette évolution de contenu a attiré une large audience, mais a également suscité des controverses.
Selon les autorités marocaines, Hicham Jerando aurait utilisé sa plateforme pour diffuser des informations diffamatoires et mener des activités de chantage, notamment en publiant des vidéos modifiées et en extorquant de l'argent à ses victimes. Des membres de sa famille au Maroc sont accusés de l'avoir aidé dans ces activités, notamment en créant des comptes sur les réseaux sociaux pour diffuser des vidéos et en recevant des fonds provenant de victimes de chantage.
Actuellement, Hicham Jerando réside au Canada, où il est également confronté à des poursuites judiciaires liées à ses activités en ligne. Les autorités marocaines continuent d'enquêter sur cette affaire, qui soulève des questions sur l'utilisation des réseaux sociaux à des fins de manipulation et de diffamation.