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Colloque scientifique international : Plongée dans le développement culturel des élèves

Colloque scientifique international : Plongée dans le développement culturel des élèves

Le Groupe scolaire la Résidence a organisé, jeudi 25 mai 2023 à Bouskoura, le Colloque scientifique international sous le thème : «Désir d’école». 

Cette rencontre tenue en présence de plusieurs experts et professionnels était l'occasion de lancer le débat sur les différents défis et politiques liés à l’amélioration du secteur de l’éducation, notamment les nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage, la technologie et l’innovation. 

Le colloque a marqué son départ par une série d’interventions portant sur les enjeux majeurs de la conquête de l’esprit scientifique à l’école, les obstacles face à la lecture, ou encore l’apport de l’intelligence artificielle à l’école ainsi que les menaces et les dangers que cette technologie peut représenter. 

Dans son mot d’ouverture, Alain Bentolila, linguiste, président fondateur du Centre international de formation et de recherche en éducation de l’Université de Paris Cité et président du colloque, a d’abord mis la lumière sur l’apprentissage à l’ère du digital. 

«Aujourd'hui, nous devons plus que jamais établir et ménager une distance nécessaire entre savoir et apprendre notamment parce que le monde dans lequel nous vivons, ce monde des réseaux sociaux, célèbre plutôt la connivence au lieu d'expliciter les différences. Il invite très peu au dialogue et a tendance à nous enfermer dans un autre soi imbécile, dont on ne sort pas». 

Lire, oui, mais sur-le-champ

Par ailleurs, Bentolila s’est exprimé sur le détachement de certains enfants de la lecture. «On pense souvent que si certains enfants ne lisent pas c'est parce qu'ils n'ont aucune curiosité et aucune envie de savoir lire, ce qui est totalement faux». Et d’expliquer: «En effet, la plupart des enfants qui refusent de lire ne veulent pas prendre le temps d'apprendre à lire, ils veulent plutôt lire immédiatement. Toute attente posée par l'apprentissage les tétanise et peut les mettre dans une colère paralysante. Ces enfants dont on se lamente du peu d'intérêt qu'ils ont pour la lecture, brûlent de savoir. Ils sont prêts à faire beaucoup pour y arriver, sauf faire l'effort de construire leur propre sens à partir des choix faits par un autre».

Dans la même veine, Yves Quéré, vice-président de l’Académie des sciences de Paris, a précisé que les enfants sont naturellement curieux et que les écoles devraient gérer au mieux cette curiosité. «Les enfants sont curieux, ne serait-ce que par les "pourquoi" qu'ils posent aux parents et l'école doit satisfaire cette curiosité. Ainsi, l'enfant doit être tendu vers la vérité. En effet, on distingue entre deux catégories de vérités. D’abord, l'évidence, puis la vérité que nous ne connaissons pas et que nous devons rechercher toute notre vie. En étant dans un monde de plus en plus envahi par les fake news, il est primordial d’apprendre aux enfants à chercher cette vérité», insiste-t-il.

De son côté, Serge Boimare, directeur pédagogique et administratif au Centre médico-psychologique Claude Bernard à Paris et professeur chercheur au Centre international de formation et d’outils à destination des maîtres (CIFODEM), a mis l’accent sur les deux grandes raisons qui font qu’une activité de progrès, telle que la lecture ou l’écriture, soit vécue par certains enfants comme un danger. 

«La première raison pour expliquer ce dérapage est que l'équilibre psychique des enfants est menacé par les trois grandes contraintes de l'apprentissage. Il s’agit premièrement de la reconnaissance de ses insuffisances, puis de la capacité d'attendre, et enfin du respect de règles précises. Cela s'avère mission impossible pour les enfants qui arrivent à l'école en ayant construit leur équilibre psychique sur des idées de complétude, sur un besoin d'immédiateté et dans un environnement qui ne les a pas préparés à être confrontés aux grandes règles de la vie». Selon l’expert, ces contraintes face à l'apprentissage font flamber chez certains enfants des sentiments parasites, des peurs et des émotions excessives qui infiltrent leur fonctionnement intellectuel et pervertissent très vite l'objet de l'apprentissage. 

Concernant la deuxième raison de ce déséquilibre, Boimare relève qu’il s’agit du fait d’appartenir à un monde «trop faible ou trop chaotique pour atténuer ou pour gérer les effets de cette déstabilisation. Dans ce cas là, les peurs et les émotions excessives se transforment rapidement en des troubles d'apprentissage et/ou comportementaux». 

Notons qu’en plus des conférences magistrales, ce colloque a été marqué par l’organisation de plusieurs ateliers d’approfondissement en rapport avec les diverses thématiques abordées par les différents intervenants.

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