C’était la première fois que je me retrouvais si loin des miens.
L’excitation du voyage laissait peu à peu place à une certaine mélancolie, voire de la tristesse.
Je savais que c’était passager, mais j’accusais le coup.
Dans l’enceinte de l’aéroport, je fus accueilli par mon pote, un ami de longue date qui, lui, est arrivé dans le Royaume un an plus tôt.
Il était accompagné de deux de ses amis venus, eux aussi, récupérer ceux qu’on appelait «Les bleus».
Nous fîmes d’abord un tour au bureau de change. Me voilà avec mes premiers dirhams en poche.
Les billets qu’on m’a remis me paraissaient assez étranges. Non pas par leur apparence, mais à cause des montants inscrits dessus.
Quand on est habitué à des 10.000, 5.000 ou 1.000 FCFA, les billets de 200, 100 et 50 DH… paraissaient avoir une valeur dérisoire, même si 200 DH équivalent à 13.000 FCFA (1 DH = 65 CFA).
Nous nous sommes donc engouffrés dans le train. Une première pour moi et pour pleins d’autres.
L’ambiance était assez détendue, conviviale même.
Gare Casa Voyageurs : terminus. Dehors étaient alignés les petits taxis rouges, bien différents des taxis jaune et noir de Dakar.
«Sénégalais ?, alors bienvenue, Maroc-Sénégal kif-kif, nous sommes des frères» : ce sont les tout premiers mots que m’ont adressé un Marocain, le chauffeur de taxi en l’occurrence.
Je me réjouissais déjà de cet accueil et me disais que j’allais beaucoup apprécier les... trois années que je devais a priori passer ici.
(A suivre)
D.W.