De retour à la maison, j’eus une terrible sensation de mal-être.
Je me rendais compte que j’étais contraint de rester entre quatre murs. Avec pour seule distraction un vieux radiocassette qui émettait un son exécrable.
Mais l’on s’en contentait, car nous n’avions pas d’autres alternatives : pas de télé, encore moins toutes ces technologies que l’on pouvait juger futuristes à l’époque (téléphone mobile, Internet…).
Mes colocataires essayaient alors de s’occuper en jouant par exemple à la belote ou, plus simplement, en causant.
Avec le recul, je suis presque nostalgique de cette période où l’on creusait notre imagination pour se distraire et où l’on avait le temps de débattre de la vie, loin de toutes ces nouvelles technologies qui déshumanisent certains et les rendent asociaux.
Me sentant à l’étroit, je pris une petite natte et l’étendis sur le couloir, devant la porte de «notre» appartement.
Je réfléchissais. Pourrai-je m’habituer à ce mode de vie ? Comment occuper mon temps libre ?
J’entendais les amis qui venaient rendre visite à mes colocataires dire : «votre "bleu-là" risque de devenir fou»…
J’ai très mal vécu mes trois premiers jours au Maroc, et j’avais hâte de prendre le chemin de l’école.
Le 24 octobre, je suivis mon premier cours.
Mais à l’heure de la pause, je fus convoqué chez le proviseur : je venais de gifler un copain de classe marocain.
Le "bleu" s’était ainsi fait remarquer de façon peu amène pour son premier jour de classe.
(A suivre)
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D. W.
