C’est peut-être la fin de cycle pour le variant Omicron. Mais ce n’est certainement pas du tout la fin de la pandémie du Covid-19, ni au Maroc ni ailleurs dans le monde.
Loin s’en faut. Pourtant, d’après le bilan mensuel de la situation épidémiologique au Maroc, certains ont cru bon d’interpréter ces données comme une victoire sur Omicron et la fin de tout danger menaçant les populations.
Si, comme le précise le bilan officiel des autorités de tutelle, le pic du variant Omicron a été atteint durant la semaine du 17 au 23 janvier 2022. Pourtant, seule la dernière semaine du mois de février a enregistré pas moins de 133 cas admis en réanimation et en soins intensifs.
Crier victoire et vendre la peau de l’ours avant de l’avoir dépecé semble à la fois irresponsable et dangereux. Si ce variant qui avait fait planer une chape de plomb sur le Maroc fermant toutes les frontières et coupant le contact avec l’extérieur ne s’est pas révélé aussi létal que prévu, c’est tant mieux.
Mais il faut garder aussi présent à l’esprit qu’en ce qui concerne la campagne de vaccination, nous sommes encore loin d'en voir le bout. Seuls 23,3 millions de personnes sont complètement vaccinées, ce qui constitue 63,1% de la population vaccinable.
Un retard pour les deuxième et troisième doses qui est important et auquel il faut remédier rapidement pour immuniser l’ensemble des citoyens pour faire face avec plus d’efficacité au Covid-19.
Aujourd’hui, début mars 2022, nous sommes à 26 mois de pandémie avec presque 16.000 décès au Maroc et plus d’1 million 160.000 cas. Certes, comparé à d’autres pays, le Maroc s’en sort mieux et a réussi à limiter les dégâts.
D’où la nécessité aujourd’hui de ne pas se laisser aller et de balayer d’un revers de main toutes les mesures sanitaires mises en place par les autorités marocaines afin de limiter l’impact de la pandémie.
Parce qu’il est évident que nous devons vivre aujourd’hui avec d’autres comportements et d’autres habitudes, comme celle de porter son masque pour se protéger et protéger les autres, de garder une bonne distance de sécurité avec le voisin, d’éviter les foules et les agglutinements les uns sur les autres, aller se faire vacciner, faire ses rappels de vaccin, faire des tests en cas de doute… Bref, adopter un véritable comportement citoyen avec des automatismes clairs et simples. Parce que nous sommes loin de savoir où nous en sommes avec ce virus qui a déjà muté à plusieurs reprises.
En attendant d’y voir clair, on évite le relâchement et le fatalisme à la marocaine en agissant avec raison face à un danger toujours réel.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste