Heureux épilogue pour l’affaire dite du «jeune homme à la Ferrari» ? Tout dépend de quel côté l’on se trouve. En tout cas, cet individu qui avait lamentablement fait le buzz sur la toile il y a une vingtaine de jours croupit désormais derrière les barreaux. Dame justice a rendu, lundi, son verdict : la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Rabat l’a condamné à une peine de deux ans de prison ferme assortie d'une amende de 20.000 DH. L’accusé était poursuivi pour "conduite en état d’ivresse" et "défaut d’assurance auto". Le prévenu était poursuivi aux côtés de quatre autres personnes, dont deux policiers, pour "faux en écriture authentique", "modification des preuves d’un accident de circulation" et "délit de fuite".
On le disait tantôt dans ces colonnes : il faut avoir foi aux institutions de ce pays, quand bien même on assiste, parfois, à des dérives qui peuvent faire dire à certains qu’il y a une justice pour les riches et une autre pour les pauvres. Ces sentiments d’injustice nourrissent tous ceux qui, une fois dans leur vie, ont été lésés au cours d’une procédure judiciaire. Qu’ils soient Anglais, Français, Américains, Marocains… Mais ce n’est nullement une raison pour jeter l’opprobre sur toute une institution.
Cela dit, dans le cas de notre «affaire», nous pouvons néanmoins nous autoriser certaines interrogations. Le dénouement aurait-il été pareil si ce n’était l’emballement qu’elle a suscité au niveau des réseaux sociaux ? Ce jeune homme aurait-il pu échapper à la justice s’il n’avait pas été au préalable jugé par l’opinion publique ? Est-ce un verdict pour l’exemple ?
Bref, ce sont des interrogations auxquelles il est difficile d’apporter des réponses. Fin de l’histoire ? Pas forcément. Parce que le jeune homme à la Ferrari pourrait bien profiter des subtilités de la justice (aménagements de peine, liberté conditionnelle…) que certains avocats maîtrisent à la perfection pour se retrouver à humer l’air frais de la liberté d’ici quelques mois seulement. Et là, les intelligence rebelles crieront encore au scandale !
D. W.