Les affaires se multiplient et chaque saison apporte son lot de locaux fermés pour fausse profession et vraie prostitution sous le manteau.
Par Abdelhak Najib
Tout le monde s’en souvient, il y a plus d’un mois, Bouskoura et Casablanca ont servi de théâtre à une opération des forces de sécurité qui ont ouvert la boîte de Pandore dans trois lieux officiant comme des commerces où l’on pratique des manucures, des pédicures, des hammams individuels, des massages faciaux et corporels et autres techniques de relaxation.
Sauf que les lieux en question n’offraient pas du tout ce type de services, mais bien autre chose : du sexe tarifé, avec des billets et de la monnaie trébuchante. Ailleurs, à Guéliz, à Marrakech, ce sont les voisins qui se plaignaient de l’activité suspecte des salons de massage sis dans les ruelles avoisinantes. Résultat : la police débarque. Ce n’est pas un lieu de massage, mais un lieu de passe.
Dans d’autres villes, on a également eu vent d’autres affaires tout aussi croustillantes. Un magasin, une devanture, un nom aguichant, genre «SPA le plaisir» ou encore «SPA, le bien-être», quelques filles, quelques hommes et des clients qui viennent se soulager de la dureté de la vie et déstresser en se payant, une chaloupée sur le savoyard, comme dirait l’autre.
Pour certains, la pratique est déjà bien huilée. Certains en ont fait un business juteux. Liberté des mœurs, libération des désirs, certains Marocains se mélangent les pinceaux et pensent que tout est permis. Pour d’autres, la permissivité est telle qu’ils n’ont plus de limites face à la cupidité. L’idée étant de se faire de l’oseille à n’importe quel prix. Ailleurs, ce type de mode s’est trouvé des espaces vastes et sinueux.
L’idée a tellement fait ses preuves qu’aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, on peut tomber sur l’offre suprême pour un massage détente et bien-être… et plus si affinités. Certaines personnes n’hésitent pas à envoyer des messages explicites aux gens pour leur proposer du plaisir ! Femmes et hommes utilisent les réseaux pour tisser leur toile. Certains sont surpris, certains s’offusquent, d’autres s’en amusent. Il suffit de connaître les bonnes personnes pour bénéficier d’une heure entre des mains expertes pour évacuer stress, mal-être, mauvaises ondes et tracas du quotidien. Après une telle séance zen, vous êtes requinqué.
Comment ça se passe alors ? Dans certains hammams de la ville et pas seulement à Casablanca ou Marrakech, cette mode a bonne réclame. On peut te proposer un numéro de téléphone à contacter. Compose le numéro, une voix suave répond, rendez-vous est pris si vous êtes intéressé. Cela peut se passer chez vous à domicile ou chez la masseuse ou le masseur. Ou alors au SPA. C’est en option.
Si vous êtes plus à l’aise chez vous, la praticienne débarque avec son matériel de travail. Un simple sac de sport. Dedans, quelques fioles d’huiles essentielles, quelques crèmes, des bougies de couleur, de l’encens et elle se met au boulot. Pour plus de détente, la spécialiste des massages à domicile sort son smartphone, cherche une musique et la fait tourner pendant une heure. Cela a une double fonction, la musique, genre celle que l’on entend dans certains ascenseurs, a un côté soporifique, mais il y en a qui aiment. Puis, la fin du morceau signifie qu’on plie le paquetage et on se fait payer. Tarifs des courses : entre 500 et 1.000 DH. Massage du corps, avec délicatesse et beaucoup de doigté. Il faut dire qu’un bon massage est un régal absolu. Pour ceux qui ont des nœuds dans le corps, un quart d’heure bien dosé est une cure à refaire pour se débarrasser des tensions et autres crispations. Évidemment, les tarifs changent. 100 DH de plus pour une zone ciblée. Quand on pose la question à des personnes qui ont travaillé dans certains SPA, sur d’autres pratiques annexes aux massages, ils n’éludent pas le sujet : «Oui, ça se fait. Il y a même des endroits avec pignon sur rue, fréquentés par de nombreux hommes justement pour se faire masser et avoir du bon temps. Ce n’est pas un secret». Vous l’avez compris, massage, volupté et plaisirs du corps sont parfois indissociables et cela se pratique en toute discrétion. Il faut juste y mettre le prix. Jusqu’au jour où l’on découvre le pot aux roses, là, la partie de plaisir capote et on se fait alpaguer.