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Premier cas de Monkeypox au Maroc : Que devons-nous craindre ?

Premier cas de Monkeypox au Maroc : Que devons-nous craindre ?

• Le Maroc fait face à un nouveau défi sanitaire avec la détection du premier cas confirmé de la variole du singe, ou Mpox, dans la ville de Marrakech. Quels dangers Mpox présente-t-il réellement pour le pays, et jusqu’où devons-nous nous inquiéter ? Éléments de réponse. 

 

Par Y. Seddik

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a annoncé hier la détection du premier cas confirmé de Monkeypox (Mpox) au Maroc. Ce développement survient dans le cadre d’un dispositif national de veille et de surveillance épidémiologique, actif depuis le déclenchement de l’alerte sanitaire mondiale. Bien que le patient soit dans un état stable, cette annonce soulève de nombreuses questions quant aux risques potentiels et aux mesures à prendre pour éviter la propagation du virus. Que devons-nous donc réellement craindre de ce virus ?

Le communiqué du ministère est clair : le patient infecté bénéficie des soins nécessaires dans un centre médical spécialisé de Marrakech, et son état ne suscite aucune inquiétude. Les équipes de santé publique ont immédiatement lancé des enquêtes épidémiologiques pour identifier et surveiller ses contacts, tout en mettant en œuvre des mesures préventives rigoureuses pour contenir la propagation du virus.

Le Maroc semble donc bien préparé à gérer cette situation grâce à l’expérience acquise durant la crise du Covid-19. Selon Dr Tayeb Hamdi, expert en politique de santé, le système de santé marocain dispose aujourd’hui des outils nécessaires pour limiter la transmission du Mpox, en grande partie grâce à un protocole sanitaire renforcé. Mais cela soulève des interrogations légitimes concernant les risques réels que ce virus pourrait représenter pour la population.

Les différents niveaux de risque : entre importation et propagation locale

Dr Tayeb Hamdi explique qu'il existe plusieurs niveaux de risque associés au Monkeypox. Le premier concerne l'importation de nouveaux cas, notamment en raison de la proximité géographique du Maroc avec des pays africains où le virus est présent. La souche actuelle du Mpox (GLAD1B) est plus transmissible que celle de 2022, augmentant ainsi le risque d’importation de nouveaux cas malgré les efforts de contrôle aux frontières.

Une fois sur le sol marocain, le second risque est la propagation locale du virus. Si des cas secondaires surviennent, la transmission au sein de la population pourrait s’accélérer. Néanmoins, le système de santé marocain a déjà prouvé son efficacité en matière de détection rapide et de gestion des crises sanitaires. Les symptômes visibles du Mpox permettent une prise en charge précoce des patients, limitant ainsi les risques de contamination.

Enfin, le troisième niveau de risque concerne la santé des groupes vulnérables. Le Monkeypox peut causer des complications chez les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les enfants malnutris. Pour le reste de la population, Dr Hamdi se montre rassurant : il est peu probable que le virus provoque des complications majeures à grande échelle.

Un autre point important abordé par Dr Hamdi est l’impact potentiel du Mpox sur la vie sociale et économique du pays. Contrairement au Covid-19, le Mpox est un virus connu depuis des décennies, et bien qu'il nécessite une surveillance stricte, il est peu probable qu'il cause des perturbations majeures dans l’économie, le tourisme ou la scolarité. Les mesures de contrôle actuelles, si elles sont bien respectées, devraient suffire à contenir l’épidémie sans affecter significativement ces secteurs.

De plus, Dr Hamdi souligne que le Maroc a déjà fait preuve d'une grande résilience face aux crises sanitaires. Le pays dispose des ressources humaines, logistiques et matérielles pour gérer une recrudescence des cas de Mpox, s’appuyant sur l’expertise acquise lors de la pandémie de Covid-19.

Une vaccination nécessaire ?

Quant à la question de la vaccination contre le Monkeypox, Dr Hamdi se montre prudent. À l’heure actuelle, une campagne de vaccination de masse n’est ni médicalement justifiée ni logistiquement faisable. Seules certaines populations à risque, comme les professionnels de santé, pourraient être concernées par une vaccination si le besoin s’en fait sentir. Pour le moment, les protocoles de prévention, de détection et d'isolement mis en place semblent suffisants pour endiguer la propagation du virus.

Le premier cas de Monkeypox détecté au Maroc est un rappel que le virus continue de circuler à l’échelle mondiale. En revanche, grâce à un système de surveillance renforcé et à une gestion sanitaire expérimentée, le Maroc semble bien équipé pour prévenir une propagation massive du virus. Si le risque d'importation et de cas secondaires existe, les mesures prises, ainsi que la communication transparente du ministère de la Santé, permettent de limiter l'inquiétude générale.

Le Mpox, bien qu'il présente certains risques pour les groupes vulnérables, ne devrait pas, dans l'état actuel des choses, bouleverser la vie sociale et économique du Maroc. Il est donc crucial pour la population de suivre les recommandations sanitaires et de se tenir informée via les sources officielles, afin de prévenir la désinformation et de garantir une gestion collective efficace de cette épidémie.

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