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Les ravages des drogues au Maroc : Psychotropes et criminalité

Les ravages des drogues au Maroc : Psychotropes et criminalité

Le crime était monstrueux. Une véritable catastrophe qui a choqué toute une ville. On s’en souvient encore aujourd’hui, de ce cas qui a défrayé la chronique il y a quelques années, lorsqu’un homme ayant avalé une grande quantité de psychotropes a perpétré un réel carnage à Sidi Moumen, à Casablanca,  en tuant cinq membres de sa famille. Un crime inoubliable qui a semé la terreur dans toute la région qui connaît une recrudescence de la toxicomanie, sous des formes diverses. 

 

Par Abdelhak Najib 

 

 

Il faut savoir que c’est là un cas, parmi d’autres, qui vient grossir la liste d’autres jeunes, âgés de 14 à 50 ans, tous en proie à l’addiction fatale aux drogues et aux psychotropes, dont la vedette du marché reste sans conteste le Rivotril. Un produit dangereux en vente sous le manteau partout au Maroc et dont des quantités alarmantes ont été saisies dans presque tous les quartiers du pays et même à l’intérieur des prisons marocaines. 

D’ailleurs, il y a quelques semaines, les éléments de la brigade de la police judiciaire relevant du district de sûreté de Sidi Bernoussi à Casablanca, en étroite coordination avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), ont saisi 18.010 comprimés psychotropes et d’ecstasy à bord d’un camion de transport routier de marchandises. Même scénario à Rabat où la brigade antigang relevant du Service préfectoral de la police judiciaire de Rabat a interpellé, en coordination avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire, deux individus âgés de 31 et 38 ans, qui étaient en possession de 52.410 unités de comprimés psychotropes. 

Et les affaires des saisies sont de plus en plus fréquentes attestant de la dangerosité de ce marché des drogues qui occasionne des dégâts profonds au sein de la société marocaine. 

Le danger est réel et il guette partout puisque des affaires criminelles, traitées par la justice marocaine, nous montrent que des hommes ont tué sous l’emprise de ce que l’on appelle communément «karkoubi», que des filles ont tenté le suicide, que d’autres se sont attaqués aux gens dans la rue, couteau ou sabre à la main. Nous avons vu cela avec le cas, il y a quelques années, de Kariane Sekouila où un simple conflit personnel a vite débordé aux alentours, pour éclabousser des citoyens qui ont eu la malchance de se trouver sur le chemin d’un homme, dans la trentaine, qui était en proie à une hystérie incontrôlable, selon les dires des enquêteurs de la police de Anassi. Ces derniers ont attesté du degré de dangerosité d’un tel individu, sous l’emprise de la folie. Un simple conflit qui a dégénéré, causant un mort et 20 blessés. La cause, quelques pilules, une rixe et la flamme devient volcan. 

Des cas similaires se comptent par dizaines, chaque jour, dans tous les arrondissements des grandes villes du pays. Et dans presque tous les cas, les psychotropes sont le déclencheur. Ces cachets qui se vendent pour quelques dirhams, ont envahi presque tous les quartiers dans de nombreuses villes, et en milieu rural également. Poussant les addicts à commettre des crimes monstrueux perdant tout contrôle, souvent en oubliant tous les faits une fois qu’ils retrouvent un état plus ou moins normal. Après avoir plongé dans une amnésie sélective qui en dit long sur la dangerosité de telles substances chimiques.

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