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Au nom de la femme… et de la famille

Au nom de la femme… et de la famille

Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc va entamer une nouvelle avancée sociétale majeure. Vingt ans après son entrée en vigueur, la Moudawana va subir une cure de jouvence. Il s’agit d’une forte volonté royale, qui traduit la haute sollicitude que le Souverain ne cesse d'accorder à la promotion des questions de la femme et de la famille en général.

Des directives ont donc été données au chef de gouvernement pour mener à bien cette réforme. Laquelle, souligne le Roi, est nécessaire afin de corriger les dysfonctionnements et les lacunes que l’expérience de sa mise en œuvre judiciaire a révélés. L’objectif est bien circonscrit : les dispositions du Code de la famille «doivent (…) être mises en adéquation avec l’évolution de la société marocaine et les besoins de développement durable».

Oui, la société marocaine a beaucoup évolué depuis 20 ans. Et s’il est vrai que la Moudawana «a eu l’immense avantage d’impulser une dynamique de changement vertueuse et d’instaurer une conception nouvelle de l’égalité et de l’équilibre familial, ouvrant ainsi la voie à une avancée sociale considérable», aujourd’hui, elle a cependant besoin d’un relifting en profondeur pour être en phase avec ce Maroc qui se modernise.

Cette réforme servira donc de nouveau marqueur dans l'effort continu du Maroc pour moderniser son cadre juridique et social afin de refléter l'évolution de la société. Elle est pour ainsi dire essentielle pour aligner le Royaume sur sa trajectoire de développement. 

Et c’est pourquoi, clairvoyant, le Souverain a exigé que ce processus de réforme soit inclusif et participatif, impliquant un large éventail d'acteurs, notamment le ministère de la Justice, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, la Présidence du ministère public, le Conseil supérieur des Ouléma, le Conseil national des droits de l'Homme, l'Autorité gouvernementale chargée de la solidarité, de l'insertion sociale et de la famille, ainsi que la société civile, les chercheurs et les spécialistes. L'objectif est de recueillir des contributions diverses pour élaborer un texte conforme aux aspirations et attentes de la collectivité.

Les sentinelles à l’affût

Il semble néanmoins important de lire au-delà de cette réforme du Code de la famille. Car cette dernière pose, conséquemment, les problématiques liées à la promotion des questions de la femme, et plus généralement celles liées à sa place dans la société marocaine et son implication dans le processus de développement économique. 

Une société moderne ne peut réaliser son plein potentiel en marginalisant ou en stigmatisant la moitié de sa population, les femmes. D’ailleurs, le nouveau modèle de développement met en lumière cette réalité, soulignant le lien étroit entre la réduction des inégalités hommes-femmes, en particulier en matière d'accès à l'emploi, et la croissance économique. La résorption de ces inégalités pourrait entraîner une augmentation annuelle du PIB allant jusqu'à 1,95%. 

Mais gardons-nous de croire que cette réforme se fera comme lettre à la poste. Les sentinelles du Maroc préhistorique seront là pour savonner la route à tous ceux qui veulent bousculer les règles établies. 
Ces esprits rétrogrades sont probablement assis quelque part, tenant fermement leur thé à la menthe, murmurant des préceptes d'un autre âge et se préparant activement à résister aux vents du changement. 
Allez leur faire comprendre que cette réforme du Code de la famille est une étape audacieuse vers un Maroc plus moderne et égalitaire !
Allez leur dire que cette réforme est l'antidote dont nous avons besoin pour nous débarrasser des stéréotypes de genre obsolètes et faire avancer le pays ! 
Allez les convaincre que les femmes sont les moteurs de l'économie, les gardiennes de la culture et les architectes du développement ! Allez leur faire admettre que les femmes sont des partenaires à part entière dans la construction d'un avenir meilleur pour le Maroc ! 

Oui, le boulot le plus difficile n’est pas tant d’opérer cette réforme du Code de la famille. Le gros du travail, c’est plutôt la réforme des mentalités. Car, bien que le Maroc ait réalisé des progrès sociétaux significatifs, la réalité quotidienne des femmes bute sur des stéréotypes de genre et des traditions profondément enracinés.

C’est dire qu’initier des réformes et édicter des lois, c’est bien. Très bien même. Mais les appliquer, c’est encore mieux. Sans laisser place aux interprétations abusives dont sont justement friands les réfractaires aux changements. Ceux-là qui adhèrent à ce discours hallucinant d’un homme qui a occupé les plus hautes fonctions de ce pays. Ce dernier disait : «Il y a un problème par rapport au rôle de la femme dans la famille moderne (...) Lorsque la femme est sortie des foyers, ceux-ci sont devenus sombres (…). Vous qui êtes là, vous avez été éduqués dans des maisons où il y avait des lustres. Ces lustres étaient vos mères». 
Vous voyez de qui je parle ?

 

F. Ouriaghli

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