1/Quand il ne pleut pas au Maroc, on chiale. Les agriculteurs en premier : ils sont dans le désarroi total. Vient ensuite le gouvernement, et les cris d'orfraie qu'il lance sont bien plus audibles.Parce que c'est sur cet élément (la pluie) impondérable (mais ô combien important) qu'il se base pour élaborer la Loi de Finances : pas de pluie, mauvaise campagne agricole et donc croissance économique en berne. 2/Quand il pleut un peu trop, on chiale aussi. Là aussi, les agriculteurs pleurnichent : un excès de pluie, mal réparti dans le temps et dans l'espace, peut avoir des conséquences néfastes sur certaines cultures et compromettre la campagne agricole. Les politiques, eux, se font très discrets. Et ce sont les citoyens qui râlent à tue-tête : ils vivent l'enfer face à la défaillance des infrastructures d'assainissement. Jeudi, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Salé ont inondé les grandes artères de la ville et coupé la circulation. La ville, coupée du reste du Royaume pendant plusieurs heures, a bu le calice jusqu'à la lie et s'est transformée en un long fleuve... agité. Plusieurs quartiers de Rabat, Skhirate et Témara ont aussi été inondés. Les autorités ont alors déployé les grands moyens (humains et matériels) pour faire face à cette situation. Et c'est là le problème : on est plus dans la réaction que la prévention. Demain, les mêmes maux produiront les mêmes effets, voire plus dramatiques. Comme disait l'autre, la prévention des catastrophes naturelles commence par une réflexion humaniste sur l'urbanisme. La modernité aussi commence par ça.■