La 4ème édition de l’Africa Healthcare Awards and Summit (AHAS 2024) s’est ouverte lundi 22 avril 2024 à Accra, au Ghana.
Par Abdelhak Najib
En partenariat avec l’African Global Health, fondée et présidée par Docteur Imane Kendili, des professionnels de la santé, avec une belle délégation marocaine comprenant Docteur Sara Touirsi et Mouna Hissi, se sont réunis afin de discuter des problèmes urgents dans le domaine des soins de santé pour favoriser la collaboration pour des solutions durables.
Sous le thème «Avancer en matière de santé de la population - Lutter contre les inégalités et l’accès : une approche santé unique», des discussions sur la réduction des méfaits liés entre autres, à la drogue, au tabagisme, au changement climatique ont eu lieu avec la présence de 80 acteurs de la santé publique africains. Et ce, pour partager les progrès et les idées développés concernant ces fléaux. Si l’accès des services de santé constitue une partie des problèmes du continent, un autre défi crucial est celui de l’adoption de pratiques de réduction des risques. Dans ce cadre, une session du Sommet a été consacrée à la réduction des risques avec des experts qui ont souligné la nécessité de réduire les risques dans différents domaines des pratiques de santé, exhortant les gouvernements du continent à donner la priorité aux pratiques de réduction des risques.
Au cours de ces discussions, le Sud-Africain Dr Kgosi Letlape, cofondateur de Harm Reduction en Afrique du Sud et président de l’Africa Medical Association, s'est concentré sur la réduction des méfaits du tabac et a dénoncé la perspective «moralisatrice» selon laquelle est abordée la réduction des risques. Dr Letlape a critiqué les dirigeants africains pour avoir pris en compte uniquement ce que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère comme la «vérité évangélique» au lieu de se baser sur les faits et la preuve scientifique.
S'exprimant en marge de l’évènement, le professeur Martin Ike Muonso, conseiller technique au ministère de l’Innovation de la science et de la technologie du Nigéria, a pour sa part estimé que ceux qui élaborent les politiques ne comprennent pas la différence entre la cigarette et les alternatives proposées. «Les gouvernements doivent comprendre qu’il y a une différence entre le tabac combustible et les produits à risque réduit», a-t-il affirmé.
En revanche, il souligne le problème de l’accessibilité de ces produits : «ces produits ne sont pas facilement disponibles alors l’impact ne se fait pas sentir comme il le devrait. D’une manière générale, la réglementation a laissé tomber de nombreuses personnes qui se tournent en masse vers l’usage de cigarettes combustibles. Le mal nous saute tous aux yeux et une façon d’y mettre un terme est d’utiliser des produits à risque réduit, comme les produits du tabac alternatifs disponibles».
Pour sa part, le directeur exécutif de Harm Reduction Alliance au Ghana, Samuel Kujo, également participant, s’est focalisé sur les addictions aux drogues notant qu'il existe un intérêt croissant pour la réduction des risques au Ghana en raison du plaidoyer soutenu des organisations de la société civile et de la sensibilisation des médias.
«Nous nous sommes concentrés sur les dangers de la consommation de drogues et sur la manière de l'atténuer efficacement grâce à des pratiques durables de réduction des risques. Même s'il y avait au départ des poches de résistance, cela était dû en grande partie à des idées fausses et à la désinformation. Les gens comprennent désormais la nécessité d'adopter cette culture de réduction des risques au Ghana» a-t-il déclaré.
De son côté, Docteur Imane Kendili, initiatrice des deux premières conférences africaines sur la réduction des risques a affirmé que : «Cet événement exceptionnel vise à célébrer le Maroc et son leadership dans le domaine de la santé, réunissant des professionnels renommés du secteur. Sous le thème "Santé de la population - Répondre à l'accès et à l'égalité", cet
événement a réuni des esprits brillants et des innovateurs pour discuter des enjeux
cruciaux de la santé mondiale.
Parmi les sujets abordés lors des sessions plénières, on peut citer: "Ressources humaines pour la santé et technologie médicale : combler le fossé", "Accès aux soins primaires - Réduction des risques", et "Changement climatique et santé". Deux thématiques très actuelles au cœur des préoccupations du Maroc.